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2024, année tropicale et sans soleil
Avec une température moyenne provisoire d’environ 14,0°C et une anomalie de +1,0°C par rapport à la normale 1991-2020, l'année 2024 se situe parmi les cinq années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1900. Côté pluviométrie, avec une moyenne supérieure à 1000mm, 2024 se classe parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959. Le tout, sans soleil ou presque.
Selon Météo-France, la France métropolitaine se subdivise, au plan météorologique, en cinq sous-territoires caractérisés par un climat océanique, océanique plus ou moins altéré, semi-continental, de montagne et méditerranéen. Certains départements et territoires ultramarins sont exposés à un climat tropical, comme par exemple l'ile de Mayotte dans l’océan indien, dévastée par le cyclone Chido le 14 décembre dernier. Selon Météo-France, il faut remonter au cyclone du 18 février 1934 pour retrouver trace d'un cyclone aussi violent sur l’île, en se gardant toutefois d’affirmer que « le changement climatique, en l’état actuel des connaissances, a favorisé cet événement, ni qu’il l’a rendu plus intense ».
Si le territoire hexagonal, durant l’année 2024, n’a pas été frappé d’une telle malédiction, il a cependant connu de nombreux épisodes extrêmes, notamment au plan pluviométrique, avec des inondations et crues de fin décembre à mi-janvier 2024 dans le Pas-de-Calais, des crues torrentielles et destructrices dévastant le hameau de la Bérarde (Isère) le 21 juin ou encore un épisode cévenol le plus intense sur deux jours jamais enregistré dans le département de l’Ardèche, avec un cumul de 627mm).
Températures : anomalie de +1,0°C par rapport à la normale
D’après l’observatoire européen Copernicus, 2024 sera à l’échelle planétaire sera quasi certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. En France, avec une température moyenne provisoire d’environ 14,0 °C et une anomalie de +1,0°C par rapport à la normale 1991-2020, l'année 2024 se situe parmi les cinq années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1900. En 2024, les jours plus chauds que la normale ont été deux fois plus nombreux que les jours plus froids. Selon Météo-France, si des épisodes de froid restent possibles dans un contexte de changement climatique, ils se raréfient.
Comment se situe 2024 par rapport à la TRAAC, la Trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique ? La température moyenne annuelle provisoire de 2024 en France hexagonale et Corse est d’environ 14,0 °C. La température moyenne annuelle de 2024 sera dépassée dans une France à +2,7°C à l’horizon 2050 (plus d'une année sur deux) et quasi systématiquement dans une France à +4°C à l’horizon 2100.
Précipitations : plus de 1000 mm, en excédent de 15%
Avec plus de 1 000 mm en moyenne sur le pays, l’année 2024 a été excédentaire d’environ 15% et se classe parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959. L’excédent pluviométrique est quasiment généralisé à l’ensemble du pays, à l’exception des Pyrénées-Orientales (déficit de 10%) malgré les pluies au dernier trimestre, et de l’Aude (déficit de 20 %).
Comment se situe 2024 par rapport à la TRAAC ? Selon Météo-France, les cumuls de précipitation à l'échelle de l'année en France hexagonale et Corse sont marqués par de très fortes variations d’une année à l’autre. Si 2022 fut l'une des années les moins arrosées avec un déficit de 24% par rapport à 1991-2020, 2023 fut proche de la normale et dont 2024 l'une des plus pluvieuses. En climat futur, les cumuls de précipitations resteront très variables et leur évolution sur le long terme, à l’échelle nationale, est très incertaine. Les évolutions présentent des contrastes saisonniers avec une hausse des précipitations en hiver et une baisse en été.
Humidité des sols : du jamais vu depuis 30 ans
Les sols se sont maintenus, du mois de mars au mois d’octobre (huit mois), à des niveaux largement plus humides que la normale, notamment sur un large axe allant de la Nouvelle-Aquitaine au Grand-Est. Ils ont été, en de nombreux endroits, saturés. Si le dernier épisode persistant de sols nettement plus humides que la normale remonte à 2018, cela fait plus de trente ans que la France n’a pas connu un épisode aussi long.
Comment se situe 2024 par rapport à la TRAAC ? Dans un contexte de changement climatique, ces épisodes humides ne disparaissent pas. Ils sont généralement moins fréquents et plus courts. Les épisodes de sécheresse deviennent quant à eux de plus en plus fréquents et plus intenses, à l’image de la sécheresse de 2022.
Ensoleillement : le plus faible depuis 30 ans
Selon Météo-France, 2024 est l’année la moins ensoleillée depuis 30 ans. L’ensoleillement a été le plus souvent déficitaire au cours de 2024, à l’exception de janvier et août, et particulièrement marqué sur la moitié Nord du pays.
En moyenne sur l’année, l’ensoleillement, avec un déficit important d’environ 10 %, est proche de l’ensoleillement historiquement bas des années 1987 ou 1992, 1993, 1994. Météo-France relève le contraste entre 2022, particulièrement sèche et ensoleillée, et 2024, particulièrement humide et grise.
Enneigement : des contrastes selon les massifs et l’altitude
Selon Météo-France, l’enneigement en montagne est très variable d’une année à l’autre, et dépend fortement de l’altitude. L’hiver 2023–2024 est caractéristique des contrastes qui peuvent être observés en matière d’enneigement. L’enneigement à haute altitude (2400 m) dans les Alpes a été remarquablement élevé en 2024 (4ème plus haute épaisseur moyenne de neige hivernale depuis 1959), et déficitaire à 1500 m (15ème plus basse épaisseur de neige hivernale depuis 1959). Dans les Pyrénées, quelle que soit l’altitude, l’enneigement a été déficitaire (respectivement 7ème et 10ème plus basses valeurs d’épaisseur de neige hivernale depuis 1959 à 1500 et 2400 m d’altitude).
Cette synthèse globale masque des contrastes au sein de ces ensembles montagneux qui peuvent localement accentuer ou modérer ce diagnostic. Le faible enneigement rencontré à basse altitude, dans les Alpes comme dans les Pyrénées, est représentatif de ce qui est attendu de plus en plus souvent dans une France à +2,7°C. Et à plus forte raison dans une France à +4°C, où la neige à basse et moyenne altitude deviendra de plus en plus rare, parfois absente. À haute altitude, l’hiver 2023–2024 témoigne que de forts enneigements restent ponctuellement possibles même dans un climat qui se réchauffe.