Agriculture régénératrice : les entreprises mettent la main à la pâte

Depuis plusieurs années, de plus en plus d’acteurs de l’agro-alimentaire s’engagent pour « l’agriculture régénératrice ». Ce terme à la mode, sans réelle définition, au même titre que l’a été celui d’une agriculture « durable », englobe un grand nombre de pratiques agricoles. Mais derrière la notion de régénération se cache une réalité très concrète : celle de l’appauvrissement de nos sols agricoles et la menace d’un déclin de notre production.

Les pratiques permettant d’améliorer, conserver ou régénérer les sols agricoles sont connues : réduction du travail du sol, développement des couverts végétaux, rotations longues, plantation d’arbres, augmentation des engrais organiques, limitation des traitements chimiques, etc.

Pour s’engager pleinement dans cette transition, les agriculteurs ont besoin de sécurité financière pour mettre en place de nouvelles pratiques, et d’assurer leurs débouchés pour de nouvelles cultures. Plusieurs initiatives privées, mises en place par les négoces, les coopératives ou les industriels agroalimentaires, ont émergé au cours des dernières années pour rémunérer les pratiques agroécologiques des agriculteurs, notamment autour du stockage du carbone.

Mais l’association Pour une agriculture du vivant (PADV), qui anime une démarche collective autour de l’agroécologie, entend aller plus loin, et embarquer tous les acteurs, public et privés, de l’amont agricole à l’aval agroalimentaire, pour partager les risques pris par les agriculteurs. Début décembre, l’association a lancé officiellement l’initiative Covalo (« COpérer et VALOriser ») dans les Hauts-de-France, avec la mise en place d’un modèle de financement innovant, combinant des primes filières à l’hectare, des paiements pour services environnementaux et une offre bancaire.

Groupe Bonduelle, Unéal, McCain, Tereos, Roquette, Coopérative U, Crédit Agricole : pour financer la nécessaire transition agroécologique et assurer la régénération des sols agricoles, les entreprises sont invitées à mettre la main à la pâte, ou plutôt, les mains dans la terre. L’enjeu, pour tous les acteurs, est de préserver la capacité des sols français à produire en quantité et en qualité, dans une logique de souveraineté alimentaire.

Quatre projets territoriaux sont en construction dans d’autres régions françaises avec la Cavac, NatUp, Terrena et Val de Gascogne. Une initiative encore balbutiante mais porteuse d’espoir.

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