- Accueil
- Aliment : la FNSEA veut lisser les prix sur 3 ans via une incitation fiscale
Aliment : la FNSEA veut lisser les prix sur 3 ans via une incitation fiscale
Le syndicat défend l’élaboration d’un contrat inter-filières, où les céréaliers accepteraient de lisser la hausse du prix sur l’équivalent de 15% de la collecte, moyennant un renforcement de la Déduction pour épargne de précaution (DEP). Reste à convaincre le ministre de l’Agriculture.
Alors que le Projet de loi de finances 2023 est examiné à l’Assemblée nationale, la FNSEA pousse un dossier visant à amortir le choc de la hausse des prix de l’aliment, notamment pour les éleveurs de granivores (volaille, porc) mais également d’autres espèces telles les bovins lait, les bovins viande ou encore les lapins, « une filière qui compte en France en terme d’emploi et d’installation de jeunes agriculteurs, a précisé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA lors d’une conférence de presse du Sommet de l’élevage. « La flambée du prix de l’aliment de +33% sur un an fait que certains éleveurs de granivores s’interrogent sur la poursuite, ou pas, de leur activité ».
+30 000 euros pour la Déduction pour épargne de précaution
Le dispositif de lissage envisagé par la FNSEA, en concertation avec l’ensemble des associations spécialisées végétales (céréales, oléo-protéagineux, betterave) et animales, ainsi que les fabricant d’aliment (coopératifs et privés) consisterait à lisser le prix des sur trois ans, sur l’équivalent de 15% du volume de la collecte. Les céréaliers s’engageraient ainsi à « gagner moins lorsque les céréales sont chères mais ils auraient de meilleurs prix quand elles sont plus basses, car on sait très bien que la volatilité s’invitera dans les deux sens », a expliqué Christiane Lambert. Pour intégrer le plus possible de céréaliers dans la démarche, « parce que c’est difficile de dire à des gens vous allez vendre moins cher à un moment et plus cher à d’autres », la FNSEA demande un coup de pouce à l’Etat, consistant à réévaluer de 30 000 euros le plafond de la Déduction pour épargne de précaution (DEP).
Instauré en 2019, le dispositif permet de lisser les revenus en déduisant une quote-part des bénéfices agricoles, avec un plafond annuel variant entre 27.000 € et 41.400 € selon une grille de bénéfices comprenant cinq tranches, avant leur réintégration ou cours des dix années suivant la réalisation de la DEP. Le plafond cumulé est actuellement fixé à 150 000 euros.
Un ministre « frileux »
En 2015, la profession avec déjà tenté de mettre sur pied un dispositif de péréquation mais l’initiative n’avait pas abouti. « Les esprits sont plus mûrs qu’auparavant car nous n’avons eu de telles fluctuations, ni sur le prix du porc et de la volaille, ni sur le prix de l’alimentation animale, donc moi j’espère vraiment aboutir », veux croire Christiane Lambert, qui s’en est ouverte au ministre de l’Agriculture. « Il est encore un peu trop frileux sur le sujet, a-t-elle concédé. Il faut vraiment qu’il se saisisse du sujet parce que c’est aussi une façon de s’autonomiser en tant qu’acteurs économiques privés et d’éviter d’aller quémander à l’Etat quand il y a des crises sont très dures dans notre secteur ».