Assolia, l’appli qui fait pousser les assolements

Créé par trois cousins dont un agriculteur de Haute-Garonne, l’outil numérique formule en moins de 30 secondes des propositions d’assolement sur 3 à 7 ans, basées sur la marge brute, avec bientôt une pondération possible sur trois objectifs agro-climatiques.

« Les outils existants se contentent de valider ou d’invalider des hypothèses d’assolement alors qu’Assolia formule des propositions d’assolement en fonction des contraintes et des objectifs de l’exploitation ». En une phrase, Pierre Albouy, ingénieur en informatique et co-fondateur de la start-up Assolia, résume la singularité du simulateur d’assolement. L’outil est né dans la tête de son cousin Sébastien Albouy, polyculteur-éleveur en Haute-Garonne. En 2019, avec un troisième associé, ils remportent le hackathon organisé par l’Acta dans le Gers, créent la société en 2020, valident le concept en 2021 avant d’entamer la phase commerciale ce printemps.

"Le principe de base est de proposer des assolements n’aboutissant pas à des impasses agronomiques, synonymes de mécanisation ou de chimie"

Le fonctionnement de l’outil requiert le renseignement de données parcellaires, facilement importables des systèmes informatiques en usage sur les exploitations, et de données expert d’ordre agronomique (type de sol, effets de la rotation, rendements...) et économiques (prix des intrants, cours...). Celles-ci peuvent être fournies par l’agriculteur lui-même, sinon par un tiers (technico-commercial, conseiller indépendant). « Les tests que nous avons réalisés en 2021 auprès d’une vingtaine d’agriculteurs montrent que ces derniers s’approprient l’outil en une vingtaine de minutes lors de la première utilisation, explique Pierre Albouy. Il faut ensuite moins de 30 secondes à l’outil pour proposer des scénarios d’assolement sur 3 à 7 ans. Bien évidemment, les scénarios sont basés sur les coûts et les cours actuels. Mais le principe de base est de proposer des assolements de long terme n’aboutissant pas à des impasses agronomiques, synonymes de mécanisation ou de chimie ».

Marge brute et objectifs agro-climatiques

La simplicité de l’outil offre aussi un bon prétexte pour relancer l’outil à tout moment et notamment à la veille des implantations d’automne et de printemps, y compris lorsque les aléas (empêchement de semis, problème de levée, parasitisme incontrôlé, gel...) changent les plans en cours de saison. L’outil intègre les contraintes propres à l’exploitation, telles que le besoin en paille ou en fourrages.

"Assolia peut suggérer des cultures auxquelles l’agriculteur ne songe pas spontanément, c’est un autre avantage de notre simulateur"

La maximisation de la marge brute constitue la boussole de l’algorithme mais ce dernier prendra prochainement en compte des objectifs agro-climatiques, tels que la captation de carbone, la captation d’azote ou encore l’indice de fréquence de traitement (IFT). « Assolia peut suggérer des cultures auxquelles l’agriculteur ne songe pas spontanément, c’est un autre avantage de notre simulateur », précise Pierre Albouy.

Pour asseoir son développement, Assolia mise sur des partenariats avec des distributeurs. Le groupe coopératif Arterris, rayonnant dans le Sud-Ouest et qui a participé à la validation du concept, est le premier à distribuer le produit sur sa zone d’activité, sans en réserver l’exclusivité à ses adhérents. Les semis de l’été prochain constitueront le lancement grandeur nature d’Assolia.