Assurance prairies : l’indice satellitaire sous l’œil d'herbomètres connectés

Un réseau de 350 fermes de référence, amené encore à s’étoffer, va permettre de confronter les évaluations de perte issues de l’indice satellitaire avec les mesures réalisés au sein de de l’Observatoire national de la pousse de l’herbe. Mais l’articulation entre les deux reste encore lacunaire.

L’Indice de production des prairies (IPP), dit aussi l’indice « Airbus », en référence aux satellites sollicités, permet d’évaluer, du 1er février au 31 octobre, l’état de la pousse de l’herbe en balayant tous les jours l’ensemble du territoire. Un outil discret et non invasif, mais parfois dérivant sinon aveugle, aux dires des associations spécialisées (FNB, FNPL, FNO et FNEC), qui ont toujours émis des doutes sur sa fiabilité, sans toutefois convaincre les pouvoirs publics d’y renoncer. C’est ainsi que l’IPP fait office toise pour jauger les pertes de production liées aux aléas climatiques et déclencher, le cas échéant le processus d’indemnisation de l’assurance récolte, en l’occurrence l’assurance prairies.

350 fermes de référence

Les pouvoirs publics ont cependant entendu les critiques, en instituant un Observatoire national de la pousse de l’herbe, constitué de 350 fermes de référence, représentatives de 70 régions fourragères, mais amené encore à s’étoffer pour combler les manques, notamment sur l’arc méditerranéen. Objectif : « suivre dans le temps la bonne corrélation entre l’indice et les données de terrain, garantir la robustesse de l’indice et renforcer dans la durée la confiance de l’ensemble des acteurs », indique dans un communiqué le ministère de l’Agriculture.

L’articulation entre les deux, en cas de déviance, n’est pas précisée à ce stade. Du côté de Crédit Agricole Assurances, on souligne qu'« en cas de contestation, nous devons vérifier que nous avons appliqué le bon IPP au bon endroit et qu’il n’y a pas non plus eu de bug chez notre fournisseur », à savoir Airbus.

Toujours est-il que l’observatoire est désormais opérationnel. Copiloté par Chambres d’agriculture France et par l’Institut de l’élevage, il repose sur un protocole scientifique « strict et homogène » sur l’ensemble du territoire, dont l’application sera certifiée par un organisme externe. Les mesures sont réalisées tous les 10 jours du 1er février au 31 octobre sur prairies pâturées et au moyen d’un herbomètre connecté. Parce qu’il fallait bien, technologiquement parlant,  en remontrer un peu au satellite.