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Bien-être animal : l’étude d’impact qui vole dans les plumes de l'Engagement européen sur le poulet (ECC)
Selon une étude indépendante, les critères du cahier des charges ECC s’appliquant potentiellement en 2026 aux poulets élevés sans accès à l’extérieur engendreraient une augmentation des coûts de production, tout en accroissant les consommations d’aliment et d’eau, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Sans oublier la prime aux importations.
Un surcoût de production de 37,5% par kilogramme de viande, une augmentation de 35,4% de la consommation d'eau, une augmentation de 35,5% de la consommation alimentaire, une augmentation de 24,4% des émissions de gaz à effet de serre par kilogramme de viande produite, une réduction de 44% de la viande totale produite par rapport aux méthodes de production standard ou encore la nécessité de construire 9692 nouveaux poulaillers, pour un coût estimé à 8,24 milliards d'euros, pour maintenir les niveaux de production actuels : telles sont les impacts attribués à l’European chicken commitment (ECC) ou Engagement européen sur le poulet.
Les chiffres émanent d’une étude réalisée par le cabinet indépendant ADAS pour le compte de l'Association européenne des transformateurs et du commerce de la volaille (AVEC), publiée le 22 mai dernier.
Qu’est-ce que l’ECC ?
L’European chicken commitment (ECC) est une initiative lancée en 2017 par une trentaine d’ONG européennes de protection animale, exigeant des entreprises agroalimentaires de nouveaux standards d’élevage et d’abattage des poulets de chair dépourvus d’accès à l’extérieur.
Le cahier des charges impose notamment la réduction de la densité d’animaux au m2 (< 30 kg/m²), l’élevage de races à croissance plus lente, l’absence de cages et de systèmes à étage, l’accès à la lumière naturelle, à des perchoirs, à des substrats à picorer ou encore le maintien d’une bonne qualité d’air dans les poulaillers. Au stade de l’abattage, l’ECC préconise la technique de l’étourdissement par atmosphère contrôlée. En France, les principaux distributeurs se sont engagés à respecter l’ECC d’ici à 2026 pour leurs marques de distributeur contenant plus de 50% de poulet.
Tout en réaffirmant, dans un communiqué, « l'engagement du secteur avicole de l'UE en faveur de l'amélioration continue du bien-être animal en équilibre avec la durabilité économique et environnementale », l’AVEC alerte sur le fait que « la production entraîneraient inévitablement une hausse des prix qui pourrait empêcher une grande partie des consommateurs d’acheter de la viande de poulet ou augmenter considérablement les importations en provenance de pays tiers appliquant des normes de bien-être animal moins strictes ».
La porte encore plus ouverte aux importations
En 2021, une analyse de FranceAgriMer pointait le risque de décrochage de la filière française de production de poulet standard dans la perspective du cahier des charges de l’ECC. Selon l’Anvol, l’interprofession de la volaille de chair, en 2020, 41 % des poulets consommés en France provenaient d’autres pays. En 2021, la proportion est passée à 45% puis à 50,5% en 2022. L‘évolution de la consommation n’est pas étrangère à la dégradation de notre souveraineté en matière de viande de volaille. Selon FranceAgriMer, depuis 2012, la consommation de viande de poulet connaît un taux de croissance annuel moyen de 4,1%. En 2022, avec 22,5kg équivalent carcasse par habitant, elle a détrôné la viande bovine (22kgec/hab) de sa deuxième place de viande la plus consommée en France, derrière le porc (32,1kgec/hab).