Bliss Ecospray démarre la production en série de ses descentes anti-dérive

Bliss pour Blade low impact spray system ou système de pulvérisation à lame et faible impact. Derrière l’acronyme anglais se cache une invention bien française, l’œuvre d’un ex-ingénieur de l’INRAE (Vincent De Rudnicki), développée industriellement par une start-up française (Bliss Ecospray) et fabriquée en France à partir de composants made in France. « Il faut que l’on songe à faire labelliser Bliss Origine France Garantie, indique au passage, Vincent De Rudnicki, aujourd’hui conseiller scientifique et technique de Bliss Ecospray. Idem pour le label Performance Pulvé ». Ce dernier permet d’orienter le choix des viticulteurs sur la base de tests exhaustifs et indépendants réalisés par l’IFV sur le banc d’essai EvaSprayViti.

Du bon usage de l’air

Pour l’heure, l’entreprise basée dans les Yvelines est focalisée sur le démarrage de la production en série des descentes. Le top départ a été donné en septembre dernier, après les derniers ajustements réalisés à l’issue de la campagne 2021-2022, au cours de laquelle 15 appareils de pré-série ont été mis en œuvre chez autant de viticulteurs. Brevetées, les descentes Bliss se servent de l’air comme rempart contre la dérive, en créant une barrière sous forme de lame, confinant ainsi les jets de pulvérisation dans un espace contraint. Responsable de la dérive, l’air est ici utilisé pour lutter... contre la dérive. En attendant le verdict de Performance Pulvé, les descentes avaient, au stade expérimental, révélé un taux de couverture du feuillage de 87%, laissant augurer une faible dérive. 

6000 euros pour deux rangs complets

Les descentes Bliss ont aussi l’avantage d’être légères et peu encombrantes, ce qui les distingue des panneaux récupérateurs, eux aussi porteurs de progrès dans la lutte contre la dérive. Mais leur principale qualité est peut-être ailleurs : elles peuvent être montées sur n’importe quel appareil pneumatique doté d’un portique. « Il faut simplement s’assurer que le pulvérisateur délivre un débit d’air de 1000m3/heure », précise Vincent De Rudnicki. Un facteur peu limitant en soi. Le coût de revient est l’autre grande vertu du système. « Il faut compter 6000 euros pour quatre descentes individuelles traitant deux rangs complets, déclare Nicolas Barraud, chef atelier de production. En prime, les descentes sont éligibles aux Plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles ».

Outre le démarrage de la production en série, Bliss Ecospray complète actuellement son réseau de distributeurs en France, avant de s’attaquer à l’international à l’horizon 2024. L’entreprise est par ailleurs en pourparlers avec des fabricants de pulvérisateurs pour intégrer les descentes en première monte.