Comptes de l’agriculture 2021 : la ferme France reprend son souffle

Lors de la Commission des comptes de l'agriculture nationale (CCAN) du 15 décembre, l'Insee a publié le compte prévisionnel de l'agriculture pour 2021. Résultat : les richesses produites par l’agriculture augmentent par rapport à l'an dernier, après avoir été en baisse depuis deux ans.

En 2021, la production agricole en valeur augmente de 7,5%, selon les chiffres publiés par l’Insee le 15 décembre. « Cette forte augmentation est dominée par l’évolution des prix dans le contexte général de hausse du prix des matières premières », précise l’institut. La hausse de la production agricole est surtout marquée pour les productions végétales, en particulier les céréales (+46%), stimulée par la poussée conjuguée du volume et des prix. En revanche, la production viticole connaît une baisse historique des volumes (-19%). La valeur de la production animale croît à un rythme modéré, la baisse des volumes atténuant l’augmentation des prix.

Dans le même temps, les consommations intermédiaires des agriculteurs augmentent de 2,8%, du fait essentiellement du renchérissement des prix de l’énergie et de l’alimentation animale. Sous l’effet de l’accroissement modéré des charges et de la forte hausse de la production, la valeur ajoutée de la branche agricole progresse nettement. Au total, d’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, la valeur ajoutée brute au coût des facteurs par actif augmenterait de 11% en 2021 en termes réels, après une baisse de 3% en 2020.

Année de rattrapage

« Mais cette hausse est un rattrapage après une mauvaise année 2020 qui avait plongé de nombreux secteurs agricoles dans de grandes difficultés », analysent les chambres d’agriculture dans un communiqué. Comme le montrent les données du Réseau d'information comptable agricole (RICA) de 2020, présentés par le Ministère de l’agriculture, en 2020, les exploitations spécialisées en céréales et oléoprotéagineux avaient connu une baisse de leur revenu courant avant impôt de –7,4% par rapport à 2019, -10% pour les exploitations viticoles, près de -8% pour les élevages bovins (laits, et viandes), et même -52,6% pour les porcins.

« Si ce résultat prévisionnel semble s’améliorer en 2021, cela reste à confirmer et ne sera sûrement pas le cas en 2022 : l’impressionnante flambée des charges agricoles ces derniers mois, que ce soit l’énergie, les engrais ou l’alimentation animale, est bien plus rapide que la hausse des prix agricoles et grèvera une fois de plus le revenu agricole », a réagi la FNSEA.