De bonnes croissances de bovins allaitants uniquement à l’herbe, c’est possible !

Broutards, jeunes bovins, vaches de réforme, génisses. Il est possible d’avoir de bonnes croissances avec de l’herbe pâturée ou conservée. À condition d’avoir une herbe de qualité.

Des essais menés en 2021 à la ferme expérimentale de Jalogny (Saône-et-Loire) ont comparé la complémentation de broutards conduits en pâturage tournant au printemps. Les broutards nés à l’automne non complémentés au pré ont atteint une croissance proche de celle des mêmes animaux qui recevaient 1,4 kg de concentrés par veau et par jour. Pour un même poids de vente (440 kg vifs), les broutards non complémentés ont été vendus fin juin, 15 jours plus tard, mais ont économisé 100 kg de concentré. « Attention, avertit Bertrand Deroche de l’Institut de l’élevage, des broutards alimentés uniquement à l’herbe et sans concentré, c’est possible, mais uniquement avec une herbe de qualité ». Pour y parvenir, il préconise un pâturage tournant dans des paddocks homogènes en termes de croissance de l’herbe, de topographie ou de nature du sol. Pour revenir sur un même paddock, il faudra compter environ 28 jours, selon la composition botanique et la croissance de l’herbe.

Des essais de la ferme expérimentale des Bordes (Indre) confortent l’intérêt de l’herbe pâturée pour l’engraissement des bovins. Le pâturage tournant de vaches de réforme finies au printemps (avec 39 ares/vache) sans complémentation a permis d’atteindre un même niveau de croissance qu’une finition en bâtiment avec du foin, du blé et du tourteau de colza.

Des légumineuses pour réduire les concentrés azotés

« Si l’on veut assurer de bonnes croissances avec un maximum d’herbe conservée, l’ensilage ou l’enrubannage sont à privilégier, assure Bertrand Deroche. Ces modes de conservation permettent une récolte précoce qui assurera une herbe de qualité pour couvrir les besoins nutritionnels des animaux ». La croissance de jeunes bovins est ainsi identique entre des rations à base d’herbe récoltée à épi 10 cm ou d’ensilage de maïs, complémentées de concentrés. Au sein des fermes expérimentales Arvalis de Saint-Hilaire-en-Woëvre (Meuse) et des Bordes, des jeunes bœufs et génisses engraissés en bâtiment avec de l’ensilage ou de l’enrubannage d’herbe ont obtenu des croissances comprises entre 993 et 1180 g/j. L’augmentation de la part de légumineuses de qualité dans la ration a réduit l’utilisation de concentrés azotés.

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