« Demain je serai paysan » ou penser le secteur primaire dès l’école primaire

« Après la troisième, vous avez le choix entre aller chez Julien Denormandie ou Jean-Michel Blanquer. Pour plein de raisons, venez chez Julien Denormandie car il est beaucoup plus sympathique et en prime, vous  ferez le plus beau métier du monde ». Avec une bonne dose d’humour, devant un ministre de l’Éducation nationale amusé et un parterre de collégiens du Calvados, le ministre de l’Agriculture a fait la « promo » des métiers du vivant.

Si le ministre de l’Agriculture a en charge l’enseignement agricole, c’est dans les écoles et dans les collèges que se trouve le vivier du secteur primaire. Et du secteur primaire à l’école primaire, il n’y a qu’un pas que la profession va pouvoir désormais franchir. « Jusqu’à présent, les syndicats ou les filières ne pouvaient pas intervenir dans les établissements scolaires, déclare Rémi Dumas, président de Demain je serai paysan. Asyndicale et transpartisance, l’association va désormais pouvoir faire la promotion des métiers de l’agriculture et de l’alimentation, en parlant d’une seule voix et sous une marque unique ».

Une des premières actions de l’association va résider dans la publication de « Le p’tit agri » un journal pédagogique de 8 pages destiné aux 7-11 ans et dont le premier numéro paraîtra à l’automne. Au plan financier, l’association sollicitera les différentes filières ainsi que des partenaires, dont certains ont d’ores-et-déjà formalisé leur engagement (la Coopération agricole, Crédit agricole, Gaec et sociétés, IGP Pays d’Oc, FNSafer...)

Opération « j’aime mes agriculteurs »

Les pouvoirs publics vont de leur côté contribuer à cette grande cause nationale qu’est le renouvellement des générations dans le secteur agroalimentaire en lançant, à compter de ce mois, l’opération « j’aime mes agriculteurs », avec un triple objectif : mieux informer les jeunes sur les formations de l’enseignement agricole (journées portes ouvertes, visites d’exploitations...), sensibiliser davantage les élèves aux métiers du vivant et à leurs débouchés (rencontres avec des agriculteurs dans les collèges et lycées, accueil de stages de 3^ème dans exploitations des lycées, kits pédagogiques à destination des enseignants...) et enfin valoriser l’éducation au goût et à l’alimentation dans le quotidien des établissements scolaires (appel à projets « potagers », mise en valeur des producteurs locaux...).