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Vendredi 12/12/2025

DNC : 5 départements en zone vaccinale, les pertes d’exploitation indemnisées

Face à l’irruption de deux cas dans l’Ariège et les Hautes Pyrénées, le ministère élargit la zone vaccinale entourant la nouvelle zone réglementée et annonce l’indemnisation de la période d’improductivité pour les élevages dépeuplés.

L’appel du président de la FNSEA a été entendu. Sur le réseau X, jeudi soir, le président de la FNSEA avait demandé « une extension de la zone vaccinale au-delà des zones règlementées pour à la fois protéger ce massif pyrénéen mais faire en sorte aussi que le reste de la France puisse être protégé ». Une réponse à la la colère des éleveurs ayant manifesté leur opposition à l’abattage de deux élevages, situés en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées, non sans engendrer des heurts avec les forces de l’ordre sécurisant l’intervention des vétérinaires en charge de l’euthanasie.

« Face à la dégradation soudaine de la situation sanitaire », le ministère de l’Agriculture annonce ce vendredi étendre le dispositif de lutte en instaurant une zone vaccinale couvrant les départements de l’Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques, à l'exception des communes déjà situées en zone règlementée, sachant que l’Ariège, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Orientales étaient déjà intégralement en zone réglementée. Les mesures appliquées dans cette zone incluent la vaccination obligatoire de tous les bovins, intégralement prise en charge par l’État et l’interdiction de toute sortie de bovin de la zone vaccinale, sauf vers un abattoir.

Suite à la réunion mardi du « parlement sanitaire », le ministère de l’Agriculture a fait savoir que la stratégie vaccinale 2026 était en « réflexion » et qu’elle serait dévoilée fin janvier.

En outre, pour limiter la propagation du virus, jusqu’au 1er janvier et sur l’ensemble du territoire national, les rassemblements festifs de bovins sont interdits, les notifications de mouvements de bovins doivent être faites dans les 24 heures qui suivent le mouvement (au lieu de sept jours) et les moyens de transport de bovins devront être désinsectisés en cas de mouvement en dehors de France.

Accompagnement psychologique et indemnisation des pertes d’exploitation

Outre la prise en charge intégrale du coût de la vaccination et l’indemnisation de la valeur de remplacement de chaque bovin abattu (près de 6 M€ ont déjà été versés) , le ministère annonce l’indemnisation de la période d’improductivité de l’exploitation, selon un barème d'indemnisation prenant en compte la période pendant laquelle le renouvellement est impossible tant que la circulation d'animaux est interdite sur la zone de l'exploitation, ainsi qu'une durée d'organisation du repeuplement. Un accompagnement psychologique est par ailleurs proposé aux exploitant concernés, afin de les aider à surmonter le choc d’un tel évènement.

Respecter les restrictions de mouvement

Le ministère de l’Agriculture rappelle enfin le caractère « crucial » du respect « strict » des interdictions et des restrictions de mouvements de bovins pour éviter la propagation à grande distance du virus, pointant le fait que les foyers détectés en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées se situaient à plus de 100 km du département touché le plus proche (Pyrénées-Orientales), excédant « très largement » la capacité de déplacement des insectes vecteurs de la maladie, évaluée à moins de moins de 5 km. « Les restrictions de mouvements font pleinement partie de la stratégie d'éradication de la DNC, qui a fait ses preuves », rappelle le ministère évoquant la levée trois zones réglementées. « Les manquements de quelques-uns sont susceptibles d’anéantir les efforts consentis par nombre d’agriculteurs depuis le début de l’épidémie ». « Des contrôles routiers renforcés sont mis en place pour garantir le respect de ces mesures, et des enquêtes sont systématiquement diligentées en cas de foyer suspect », précisent les autorités.

110 foyers, 3089 animaux abattus

En date du 11 décembre, 110 foyers ont été détectés en France, répartis dans neuf départements : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (19), Doubs (1), Ariège (1) et Hautes-Pyrénées (1). Ces foyers affectent 75 élevages. Le nombre d’animaux euthanasiés s’établit à 3089, non comptés ceux des foyers de l’Ariège et des Hautes-Pyrénées. Près de six millions d’euros ont été versés, dont 5,3 M€ d’acompte sur la valeur marchande des animaux (soit 95 % des acomptes prévus), et 0,565 M€ pour le renouvellement des cheptels. Un deuxième versement interviendra avant la fin d’année.