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Mardi 09/12/2025
DNC : la stratégie vaccinale 2026 en réflexion
Le « parlement du sanitaire » se donne jusqu’à fin janvier pour soupeser la balance bénéfices / risques d’une vaccination préventive généralisée à tout le territoire, alors que la maladie, « sous contrôle », n’est toujours pas éradiquée plus de cinq mois après son émergence dans l’Hexagone.
Une vaccination préventive avec quelle acceptabilité par les éleveurs, à quel coût, avec quels impacts sur les échanges de bovins vivants, de produits laitiers de semences ? Tels sont les paramètres que vont devoir soupeser les membres du Comité national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV) d’ici à la fin du mois de janvier, date à compter de laquelle la France devrait dévoiler la stratégie vaccinale dirigée contre la DNC en 2026.
Ne pas « vivre avec » la DNC
Depuis son apparition en Savoie le 29 juin, la France a déployé une stratégie reposant sur le dépeuplement total des unités épidémiologique infectées, sur la vaccination de tous les bovins situés dans les zones réglementées autour des foyers (50km) et sur le renforcement de la biosécurité, notamment les restrictions de mouvement d’animaux à l’intérieur des zones réglementées. Une stratégie contestée par trois des cinq syndicats agricoles (Confédération paysanne, Coordination rurale et Modef), mais assumée par le ministère de l’Agriculture, dont l’objectif est d’éradiquer la maladie et pas de « vivre avec », et qui défend son bilan, avec la levée successive de trois des cinq zones réglementées et leur conversion en zone vaccinale.
A propos du Parlement sanitaire réuni ce mardi, la Confédération paysanne a dénoncé un « CNOPSAV pour rien » et réclame un changement de classification de la maladie au niveau européen, la fin à l’abattage total au profit de l’euthanasie des animaux malades et une campagne de vaccination large et accessible à tous. Le syndicat indique ailleurs qu’un « nouveau cas vient d’être confirmé en zone indemne en Ariège », lui faisant dire que « la croyance que l’État réussirait à éradiquer la maladie pendant l’hiver perdure ».
Sous contrôle mais pas éradiquée
Si le ministère affirme que la DNC est « sous contrôle », « l’apparition récente de foyers dans des zones réglementées existantes demeure préoccupante et résulte probablement de mouvements d’animaux, dont certains illicites », reconnait-il. Et de brandir le renforcement des contrôles et des sanctions pour les contrevenants pouvant aller jusqu’au non dédommagement du dépeuplement si les infections résultent de comportements interdits
L’Italie rouvre ses frontières aux bovins issus des zones vaccinales
Le ministère de l’Agriculture est également actif en matière de diplomatique sanitaire et annonce que l’Italie autorise depuis ce mardi l’instruction sur son territoire de bovins vivants issus des zones vaccinales, sous réserve d'une protection contre les insectes vecteurs de la DNC, d’un examen vétérinaire et de tests sanguins favorables avant leur départ. Il faut par ailleurs que l’ensemble du troupeau concerné ait été vacciné depuis au moins 28 jours et que l’immunité collective ait été atteinte dans les 50 km autour de l’élevage depuis 60 jours. De quoi faire réfléchir avant de vacciner à tout va, d’autant que la réponse et les conditions de l’Espagne se font encore attendre.
108 foyers, 3089 animaux abattus
En date du 8 décembre, 108 foyers ont été détectés en France, répartis dans sept départements : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (19) et Doubs (1). Ces foyers affectent 73 élevages. Le nombre d’animaux euthanasiés s’établit à 3089. Près de six millions d’euros ont été versés aux éleveurs ayant subi un dépeuplement, dont 5,3 M€ d’acompte sur la valeur marchande des animaux (soit 95 % des acomptes prévus), et 0,565 M€ pour le renouvellement des cheptels. Un deuxième versement interviendra avant la fin d’année.