DNC : toujours plus de foyers mais toujours circonscrits en Savoie

Le nombre de foyers de dermatose nodulaire contagieuse s’établit à 64 en date du 4 août, affectant 35 élevages exclusivement localisés en Savoie et Haute-Savoie. Plus d’un tiers des bovins localisés dans la zone réglementée a été vacciné.

Le dernier décompte du ministère de l’Agriculture, arrêté le lundi 4 août, établit à 64 le nombre de foyers de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), soit 13 de plus que le dernier pointage remontant au 30 juillet. La maladie virale, détectée pour la première fois en France, plus précisément en Savoie, le 29 juin dernier, continue donc de se diffuser mais elle reste cantonnée aux deux départements savoyards, à la faveur de la stratégie de lutte dictée par le ministère de l’Agriculture et reposant sur le triptyque biosécurité renforcée, dépeuplement des élevages infectés et vaccination obligatoire, démarrée le 19 juillet.

En date du 30 juillet, un tiers des 310.000 bovins concernés avait été vaccinés tandis qu’un millier avait été abattu.

Ministère de l'Agriculture
Ministère de l'Agriculture

L’objectif est d’éradiquer la maladie, comme le stipule un règlement européen, mais aussi de réduire la souffrance des bovins, la maladie se manifestant par des nodules très douloureux sur toutes les parties corporelles, évoluant sous forme d’ulcères, contre laquelle il n’existe pas de traitement.

Les effets la lutte contre la DNC sont suspendus à la période d’incubation de la maladie, longue de 28 jours, tandis le vaccin assure la protection complète des animaux 21 jours seulement après la mono-injection. La DNC est transmise par des piqures de mouches hématophages d’un bovin contaminé à un bovin sain.

Soutien psychologique et financier

Outre le branle-bas de combat contre la maladie, le ministère de l’Agriculture s’est attaché parallèlement à soutenir les éleveurs concernés par l’abattage de leur troupeau, éleveurs qualifiés de « héros » par la ministre de l’Agriculture au titre du sacrifice individuel consenti au bénéfice des l’ensemble des éleveurs, au-delà de la zone réglementée compte tenu des risques de diffusion et des effets collatéraux sur l’export de bovins vifs à destination des pays tiers. Tous les élevages touchés sont accompagnés financièrement et psychologiquement par l’Etat, a assuré le ministère de l’Agriculture.

Cagnotte de solidarité

Celui-ci a annoncé avoir procédé aux premiers versements en fin de semaine dernière, correspondant à une avance de trésorerie basée sur la valeur réelle de chaque animal abattu, en attendant l’expertise exhaustive du préjudice. Il a par ailleurs annoncé l’allongement de la période d’improductivité prise en compte dans le calcul de l’indemnisation globale. La période d’indemnisation du déficit momentané de production, qui était jusqu’à de 3 mois maximum pour les élevages laitiers, et de 12 mois maximum pour les élevages allaitants, est désormais augmentée de la durée d’interdiction de remise en place des animaux, sachant que celle-ci ne pourra intervenir que 45 jours après la levée de la zone réglementée.

De son côté, l’Association des Fromages Traditionnels des Alpes Savoyardes (AFTAlp) a lancé un appel aux dons via la plateforme Miimosa. Baptisée « Remontons la pente après la DNC », l’opération vise à soutenir toute la chaine de valeur des fromages AOP et IGP de Savoie, des producteurs aux affineurs en passant par les fromageries et la recherche.

De son côté, l’Institut de l’élevage a créé une page dédiée à la maladie bovine, riche de nombreux conseils pour renforcer la biosécurité, identifier les symptômes, signaler les cas suspects, comprendre les enjeux de la vaccination. La page renvoie à de nombreux documents, dont les fiches « réflexe » et « biosécurité » de GDS France.

La DNC n’est pas transmissible à l’Homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par la consommation de produits issus de bovins contaminés, ni par piqûres d’insectes vecteurs. La vaccination n’a aucun effet sur la qualité du lait et de la viande.