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En 2023, le marché des viandes bio chute lourdement
La production d’animaux bio a reculé de 18% et la consommation de 17%, affectant toutes les espèces et tous les circuits de distribution, à l’exception de la vente directe, selon l’Observatoire des viandes bio d’Interbev, qui lancera en 2025 une campagne de communication d’ampleur.
« En 2023, la production d’animaux biologiques a reculé pour la deuxième année consécutive, passant de 63.265 tonnes équivalent-carcasse (Tec) en 2022 à 52.011 Tec en 2023, soit une baisse de 18%. Cette diminution s’explique par le détournement des consommateurs vis-à-vis des produits bio dû à l’importante inflation ces dernières années, qui engendre une baisse de consommation de produits de qualité dont le bio et au manque de clarté sur les bénéfices consommateurs apportés par la filière. Cette situation a entraîné des difficultés de valorisation des animaux en bio, impliquant des réaffectations vers le marché conventionnel, la congélation des produits et des arrêts d’élevage ». Tel est le constat dressé par la Commission bio d’Interbev, qui lancera en 2025 une campagne de communication d’ampleur afin de relancer la consommation et de soutenir la croissance de la filière. Après un recul de 17% en 2022, la consommation de viande bio a de nouveau baissé de 17% en 2023. Maigre consolation : 100% de la viande bio est d’origine France.
Bovins : chute des ventes en GMS
Avec 26.149 tonnes, la production totale de viande bovine bio a baissé de 14%, sous l’effet de la contraction du cheptel total de bovins bio et des réaffectations d’animaux vers le conventionnel. Les abattages de gros bovins bio allaitants ont accusé un recul de 18% sous l’effet de la compression du marché, des prix de vente élevés en conventionnel et d’une stagnation du nombre de producteurs engagés en bio et du cheptel allaitant bio. Les abattages de bovins laitiers et mixtes ont baissé de 7% et ceux de veaux de 12%. En GMS, qui assure 52% des débouchés de la viande de bœuf bio (haché et piècés), les ventes ont baissé de 20%. Sur deux ans, la baisse atteint 37%.
Ovins : moins de production, plus d’éleveurs
En 2023, les abattages d’ovins bio ont diminué de 12% mais la production de la filière ovine a continué de progresser en termes de cheptel, avec une augmentation de 3,3% du cheptel de brebis viande et une hausse de 5,6% du nombre d’éleveurs. Les ventes en GMS, en magasins spécialisés et en boucheries artisanales ont diminué respectivement de 13%, 14%, et 13%. En revanche, la RHD a connu une légère augmentation de 3%, tout comme la vente directe, qui a progressé de 1%. L’agneau bio est la viande la plus commercialisée en vente directe, à hauteur de 25%.
Porc : retour au niveau de 2018-2018
En 2023, la filière porcine bio a subi une réduction notable de sa production, avec une baisse de 23% des abattages, passant de 27.381 tonnes en 2022 à 21.008 tonnes en 2023. Cette diminution est liée à la baisse de la consommation de viande comme de charcuterie. Le nombre de truies biologiques certifiées a diminué de 11,6%, et le nombre d’élevages avec truies a baissé de 7,6% marquant la deuxième année consécutive de déclin. Le marché du porc bio se situe désormais à des niveaux comparables à ceux de 2017/2018, reflétant un retour en arrière dans la croissance de la filière. Les ventes en GMS, en magasins spécialisés et en boucheries ont diminué respectivement de 33%, 17%, et 30%. En revanche, la vente directe a augmenté de 7%, et les volumes en RHD ont légèrement progressé de 1%.