En avril, l’état des nappes un peu moins favorable qu’il y a un mois ou un an

Comparativement au mois dernier ou à mars 2024, la recharge des nappes s’est dégradée mais elle demeure excédentaire, avec de forts contrastes. Les situations s’améliorent sensiblement sur les nappes réactives des Corbières et des alluvions du Roussillon mais de nombreux secteurs demeurent bas à très bas.

« Après une recharge déficitaire en février et mars 2025, la vidange se généralise aux nappes d’une grande partie du territoire », pointe le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son bulletin de situation daté du 1er avril. Ainsi, 52% des points d’observation étaient à cette date au-dessus des normales mensuelles, contre 60% en février et 58% en mars 2024. Si la situation s’avère moins favorable que le mois passé et que l’année passée à pareille époque, le BRGM souligne toutefois que la situation demeure excédentaire.

Niveau des nappes et tendances évolutives en date du 1er avril 2025 (Source : BRGM)
Niveau des nappes et tendances évolutives en date du 1er avril 2025 (Source : BRGM)

Le BRGM fait état de situations « contrastées » selon les conditions météorologiques, l’état de la végétation et la réactivité de la nappe. Les nappes inertielles du Bassin parisien, du Sundgau (sud Alsace) et du couloir Rhône-Saône ont actuellement des niveaux plus hauts que l’année dernière alors que celles du Bassin de l’Artois et des nappes réactives sont généralement moins hauts que ceux de 2024. A quelques exceptions près : les niveaux sont proches des normales à modérément hauts en Corse, Côte d’Azur, Provence, bordure cévenole, Vistrenque et dans les vallées de l’Hérault et de l’Orb.

Evolution de la situation observée sur les piézomètres entre avril 2024 et avril 2025 (Source : BRGM)
Evolution de la situation observée sur les piézomètres entre avril 2024 et avril 2025 (Source : BRGM)

Amélioration dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales

Le BRGM pointe également une amélioration « sensible » sur les nappes réactives des Corbières et des alluvions du Roussillon même si de nombreux secteurs demeurent bas à très bas. Dans les Pyrénées-Orientales, département sujet à une sécheresse sévère depuis le printemps 2022, la situation s’est quelque peu améliorée à la faveur de pluies depuis l’automne dernier. « L’Agly coule de nouveau jusqu’à la mer, une situation qu’on n’avait plus observée depuis 2022 », observe-t-il, même si l’eau n’est pas totalement perdue, grâce au barrage de Caramany en amont d’une capacité de 27 millions de m3.

A Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), l’Agly au printemps 2023 et au printemps 2025, au niveau d’un passage à gué
A Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), l’Agly au printemps 2023 et au printemps 2025, au niveau d’un passage à gué

Selon Serge Zaka, le département flirte avec les 600 mm de pluie sur 12 mois glissants. En 2023, le cumul annuel des précipitations s’était effondré sous les 200 mm, soit moins que la normale de la capitale de Jordanie, l’agroclimatologue qualifiant la situation de « plus grande sécheresse enregistrée en France depuis plus d’un siècle. La sécheresse s’atténue, la tendance de fond à l’aridification du climat, elle, continue inexorablement », prévient-il.

Au printemps 2024, le gouvernement a lancé un Plan de résilience pour l’eau spécifique au département, crédité de 10 millions d’euros, destinés à co-financer des projets de réutilisation des eaux usées, de rénovation de canaux d’irrigation, de sécurisation d’un réseau d’irrigation ou encore de rénovation de réseaux d’eau potable.