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En France, les terres agricoles à l’abri de la course aux énergies renouvelables
Une étude du Bureau européen de l’environnement (BEE) estime que le France dispose de suffisamment de terres pour développer l’énergie solaire et éolienne sans compromettre la production alimentaire ou nuire aux écosystèmes. A deux réserves près.
L’Europe dispose-t-elle des capacités foncières nécessaires pour satisfaire la production d’énergie renouvelable et son objectif de neutralité carbone en 2040, conformément à la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED), sans oblitérer la production agricole et sans porter atteinte aux zones naturelles ? Une analyse du Bureau européen de l’environnement (BEE) répond par l’affirmative. Se fondant sur une étude du JRC (Joint Research Center), un organisme de recherche émanant de la Commission européen, le BEE estime que seulement 2,2 % du total des terres de l'UE seront nécessaires pour atteindre l’objectif alors que 5,2% de ces mêmes terres peuvent être considérées comme « adaptées » au développement de l'énergie solaire et éolienne, sur la base de critères agricoles, environnementaux et techniques stricts.
La France en position favorable…
Cependant, tous les pays sont loin d’être égaux. Si l’Italie et l’Allemagne font partie des pays affichant un déficit de terres éligibles, la France est en situation favorable, tout comme l’Espagne et la Roumanie, en situation de surplus. Un contexte qui impliquera « la création d’un super-réseau européen pour connecter les ressources, équilibrer la distribution énergétique et parvenir à une décarbonation à l’échelle de l’UE », précise le BEE.
En France, pour ce qui du photovoltaïsme au sol, l’étude du BEE estime que 2,22% du territoire y est propice alors que 0,3% serait requis pour produire les 101GW programmés. En ce qui concerne le photovoltaïque en toiture, la capacité requise de 158 GW nécessiterait 0,17% de la superficie totale du territoire alors que 0,24% sont disponibles pour des aménagements adaptés. Enfin pour l’éolien terrestre, la capacité requise d’ici à 2040 (82 GW) équivaudra à 1,46% du territoire alors que le potentiel est estimé à 2,72%.
… mais des handicaps
Le BEE pointe tout de même deux bémols. Le premier réside dans « l’opposition locale aux développements éoliens et solaires qui s’accroît », lesquelles nécessiteront des procédures de consultation « significatives » pour satisfaire les objectifs de production d’énergies renouvelables. Le second est lié à la « complexité bureaucratique », qui a toujours constitué « un défi important pour les le déploiement efficace des énergies renouvelables ». Le BEE attend de voir si la loi d’Accélération de production d’énergies renouvelables (APER), votée en mars 2023, sera effectivement mise en œuvre d’ici au 1er juillet 2026.