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Lundi 03/11/2025

En vigne, le cuivre prolongé jusqu’en juin 2029 mais un usage beaucoup plus contraint

Malgré sa réapprobation à l’échelle européenne, de nombreuses spécialités à base de cuivre ont perdu leur AMM sur vigne en France en raison de leur nocivité tandis que les distances de sécurité ou les possibilités de lissage des spécialités reconduites sont plus restrictives.

En juillet dernier, l’Anses a publié une liste actualisée des spécialités à base de cuivre bénéficiant d’une Autorisation de mise sur le marché (AMM) en France. La dernière mise à jour datait de plus de 15 ans, autant dire une éternité au vu des évolutions réglementaires concernant la protection des milieux (ZNT) et des personnes, avec les Distances de sécurité riverains (DSR) ou encore les distances de sécurité vis-à-vis des personnes présentes et résidents (DSPPR). Le toilettage opéré par l’Anses confine au lessivage puisqu’une spécialité sur deux homologuée sur vigne est passée à la trappe, principalement des poudres, en raison de la nocivité dont elles étaient potentiellement porteuses à l’égard des opérateurs et de l’absence de garanties apportées sur ce point par les firmes. 

Cependant, les spécialités commerciales dont les AMM n’ont pas été renouvelées pourront être achetées jusqu’au 15 janvier 2026 et utilisées jusqu’au 15 janvier 2027 sachant qu’u niveau européen, un règlement d’exécution (n° 2025/1489) a prorogé jusqu’au 30 juin 2029 l’AMM du cuivre, qui prenait fin théoriquement le 31 décembre 2025.

17 spécialités autorisées… dont 15 sujettes à une réévaluation

Selon le décompte de l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), 17 spécialités à base de cuivre demeurent autorisées pour protéger la vigne du mildiou. Mais dans le détail, 2 spécialités ont obtenu leur sésame de la part de l’Anses tandis que les 15 autres font l’objet d’une évaluation de la part de l’Italie, qui n’a pas encore rendu ses conclusions. Selon l’IFV, « les spécialités commerciales évaluées en Italie seront sans doute évaluées par l’Anses selon les mêmes critères que celles évaluées en juillet 2025. Et ce indépendamment des conditions d’autorisation qui seront rendues par l’Italie ». Autrement dit, le catalogue français pourrait de nouveau subir une cure de jouvence dans les années à venir.

Un champ d’application plus strict

En outre, les deux spécialités approuvées par l’Anses (Champ Flo Ampli et Heliocuivre) ont vu leurs conditions d’emploi se resserrer drastiquement, avec l’augmentation des ZNT (aquatiques (20 ou 50m), l’ajout de Dispositif végétalisé permanent (DVP) de 20m (intégré dans la ZNT aquatique), l’ajout d’une Distance de sécurité personnes passantes et riverains (DSPPR ) de 10 m, l’impossibilité de dépasser le plafond de 4 kg/ha/an dans le cadre du lissage sur 7 ans ou encore le délai de 7 jours entre deux applications et l’interdiction d’utilisation en floraison.

Selon l’Anses qui, en juillet dernier, a publié un rapport d’expertise collective relatif aux impacts socio-économiques de la limitation ou du retrait des produits phytosanitaires à base de cuivre en agriculture, le cuivre demeure pour les viticulteurs bio la meilleure arme pour lutter contre le mildiou, les solutions alternatives étant lointaines (variétés résistantes), moins efficaces prises isolément (biocontrôle) ou trop couteuses si l’on songe au Viti-tunnel.