FCO les syndicats demandent des vaccins

Face aux épizooties touchant moutons, brebis et bovins en France, les principaux syndicats et associations d'éleveurs ont appelé lundi l'Etat à prendre en charge et commander des vaccins.

La progression de la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3 dans le nord du pays, la virulence de la FCO 8 dans le sud et la reprise de la maladie hémorragique épizootique (MHE) dans le sud-ouest "menacent de mettre à mal les exploitations", affirment la FNSEA, ses associations spécialisées dans l'élevage et le syndicat allié des Jeunes Agriculteurs (JA) dans un communiqué commun.

"En premier lieu, les pouvoirs publics se doivent de commander en masse et de prendre en charge des doses de vaccin pour la MHE et les FCO, pour les mettre à disposition des éleveurs sur l'ensemble du territoire", réclament les organisations d'éleveurs.

"Seul l'Etat peut aujourd'hui déclencher auprès des laboratoires la production de ces vaccins en large quantité et avec un délai minimal de livraison. Chaque jour compte!", insistent-ils.

La détection de ces maladies n'entraîne pas l'abattage des bêtes, contrairement à la grippe aviaire. Elles ne sont pas transmissibles à l'homme mais peuvent affaiblir les troupeaux, être fatales à des petits en gestation et, dans certains cas, conduire à la mort des animaux.

"Des prix raisonnables" 

Comme d'autres pays européens, la France est confrontée à une explosion des cas de FCO de sérotype 3, avec 190 foyers recensés dans le nord du pays au 22 août. La vaccination contre cette épizootie, qui touche essentiellement les moutons, a débuté à la mi-août et est entièrement prise en charge par l'État.

L'Etat a prévu l'achat de 1,1 million de doses pour les ovins. "Nous estimons qu'il en faut beaucoup plus. (...) Il faut stopper la progression de la maladie avant qu'elle atteigne les grandes zones d'élevage ovin, dans le Massif central ou le bassin de production du Roquefort", a déclaré à l'AFP Laurent Saint-Affre, éleveur en Aveyron et membre du bureau national de la FNSEA.

Par ailleurs, la FCO de sérotype 8 connaît un regain d'activité ces dernières semaines dans le sud du pays. Un vaccin, différent de celui contre la FCO 3, existe et a été pris en charge par l'Etat de 2008 à 2018 mais ne l'est plus pour cette épizootie, désormais considérée comme endémique en France.

"Ces dernières années, on vaccinait les broutards (jeunes bovins) destinés à l'exportation vers l'Italie, mais plus tellement les ovins, contre la FCO 8", a indiqué Laurent Saint-Affre.

"Cette année, la situation est dramatique. Certains éleveurs ovins ont perdu jusqu'à 30% de leur troupeau, à cause d'ulcères dans la bouche qui empêchent les bêtes de se nourrir", a-t-il expliqué, plaidant pour des commandes publiques massives de vaccins pour garantir à la fois "leur disponibilité" et "des prix raisonnables".

Enfin, la maladie hémorragique épizootique (MHE), apparue pour la première fois en France en septembre 2023 et en dormance dans les élevages ce printemps, a ressurgi : depuis le 1er juin, 208 foyers ont été recensés en France, selon le dernier bilan du ministère arrêté le 22 août.

Cet hiver, le gouvernement avait annoncé un plan d'aide de 50 millions d'euros pour les éleveurs victimes de la MHE, une maladie contre laquelle aucun vaccin n'est encore commercialisé en France.