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Fièvre catarrhale ovine : pas de festivités pour les ovins
La propagation de la fièvre catarrhale ovine (FCO) affecte la filière, entraînant l'annulation de foires et concours agricoles et imposant des mesures de précaution strictes pour protéger les élevages.
La rentrée marquait le retour d’une longue série de foire et de concours agricoles. Malheureusement, en raison de la propagation de la fièvre catarrhale ovine (FCO) sur le territoire, un bon nombre d’organisateurs ont annulé la participation des ovins aux festivités. C’est le cas de la foire de Lessay dans la Manche, prévue le 8 septembre prochain, qui a préféré suspendre son traditionnel concours ovins spécialisé dans le cadre du Festival de l’élevage. Samuel Binet, président d’Oscar (organisme de sélection de Cotentin, Avranchin et Roussin) souligne que cette décision bien que difficile, est "nécessaire” pour “protéger les ovins de nos éleveurs et de prévenir toute aggravation de la situation” et “éviter ainsi tout risque de contamination supplémentaire".
Des frais conséquents pour les agriculteurs qui doivent montrer patte blanche
La même situation se présente pour la foire agricole de Sedan (dans le département des Ardennes), où plus de 400 ruminants étaient attendus du 6 au 14 septembre. L’organisation a également supprimé la venue des ovins sur le site. Pas de concours au rendez-vous mais ses ovins’piades - où la filière sera représentée - est maintenue. En effet, le département des Ardennes est inscrit depuis le 2 août 2024, dans la zone régulée dans un périmètre de 150 km, instaurée par le ministère de l’Agriculture. Elle a pour but de limiter le déplacement des animaux, en raison de la présence d’une centaine de foyers FCO déclarés en Belgique. Pour entrer dans cette zone, et donc rejoindre la foire de Sedan, les animaux doivent avoir un test négatif à la fièvre catarrhale et une désinsectisation de moins de 15 jours. Des frais conséquents à la charge des éleveurs, qui n’étaient pas envisageables pour les organisateurs de la foire. Enfin, c’est aussi la venue des 150 animaux attendus à la foire aux fromages de La Capelle dans l’Aisne qui est finalement suspendue.
Des vaccins mais pas gratuits pour tout le monde
Des mesures de précaution nécessaires. À ce jour, 190 foyers de contamination ont été recensés dans l’Aisne, la Meuse, la Moselle, le Nord, l’Oise et le Pas-de-Calais, et ce nombre ne cesse de croître. Depuis le 12 août, une campagne de vaccination gratuite a été lancée dans les foyers les plus contaminés. Hors de cette zone, le vaccin reste disponible mais à la charge des éleveurs. Bien que cette disponibilité soit un soulagement pour les éleveurs, la Fédération nationale ovine estime qu’ils arrivent bien trop tard. Le Premier ministre se défend d’avoir anticipé dès juillet la commande de vaccins. Depuis le 14 août, Marc Fesneau a rappelé que 7,5 millions d’euros ont été engagés. Cependant, il n’y a à ce jour pas de mesure d'indemnisation en cas de pertes d’animaux.
Une double peine pour les éleveurs qui redoutent une propagation nationale sur le territoire. Les souvenirs de la crise de 2007, où le sérotype 8 avait décimé des troupeaux entiers, sont ravivés. Ils subissent également les perturbations sur les ventes de leurs animaux. En effet, les États importateurs ont suspendu leurs échanges internationaux avec les pays où des cas de FCO ont été déclarés. Les agriculteurs sont obligés de continuer de nourrir et d’entretenir leurs bêtes en attendant la levée des barrières, engendrant des frais supplémentaires. Enfin, si cette maladie ne touche ni les humains ni les denrées alimentaires, la filière ovine redoute que les consommateurs se détournent de sa viande.