- Accueil
- FCO, MHE : vers une modélisation des risques épidémiques
FCO, MHE : vers une modélisation des risques épidémiques
Le Cirad développe des modèles de dynamique des populations de Culicoïdes et des modèles épidémiologiques pour évaluer l’impact du réchauffement climatique récent et futur sur la transmission des virus responsables de la FCO et de la MHE.
Développer un modèle de dynamique temporelle et spatiale des populations de Culicoïdes, dans l’objectif de mieux appréhender les potentiels changements d’activité saisonnière et d’abondance de leurs populations européennes sous différents scénarios climatiques : telle est la mission dévolue au Cirad, l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes. Elle est formalisée dans les projets de recherche Vectoclim (Changement climatique et risque vectoriel en Région Occitanie et en Europe), et Rivoc (Risques infectieux et vecteurs en Occitanie).
Des moucherons vecteurs de virus
Si les projets de recherche englobent des risques infectieux pour l’Homme, avec les virus de la dengue, du Zika, et du chikungunya véhiculés par le moustique tigre (Ae. Albopictus), ils font également la part belle aux Culicoides, des petits moucherons responsables principalement de la transmissiond’arbovirus aux ruminants sauvages et domestiques, notamment les virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO) et de la maladie hémorragique épizootique (MHE). Les principaux objectifs des projets de recherche consistent à modéliser et à valider la variabilité saisonnière et interannuelle de l’abondance des Culicoides en lien avec les scénarios climatiques types du GIEC, à modéliser le risque récent et futur de transmission d’arboviroses et enfin à proposer des stratégies de lutte contre les moucherons avant d’en assurer leur vulgarisation.
Deux fronts de FCO
En ce qui concerne la FCO, la France fait actuellement face à deux fronts de diffusion, avec les sérotypes le BTV8 et le BTV4 identifiés sur le territoire depuis novembre 2017 d'une part et depuis le août dernier, le sérotype BTV3 d'autre part.
En date du 5 septembre, 712 foyers de FCO 3 étaient recensés, répartis dans les départements suivants : Aisne, Ardennes, Aube, Doubs, Nord, Marne, Haute-Marne, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Nièvre, Oise, Orne, Pas de Calais, Bas-Rhin, Sarthe, Seine-et-Marne, Saône-et-Loire, Haute-Saône, Somme, Haut-Rhin, Yonne. Une campagne de vaccination volontaire ciblant plusieurs régions (Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté), a été lancée le lundi 12 août pour une mise en œuvre jusqu’au 31 décembre 2024, avant d’être élargie le 30 août aux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire, ainsi qu’aux départements de l’Ille-et-Vilaine, des Deux-Sèvres, de la Vienne, de la Haute-Vienne, de la Creuse et de la Corrèze. Au total, l’Etat a passé commande de 11,7 millions de doses.
Un front de MHE
En ce qui concerne la MHE, détectée pour la première fois en France en septembre 2023 dans des élevages de bovins du sud-ouest, le nombre de foyers s’était stabilisé autour de 4300 foyers ne date du 1er juin, concentrés le long de la chaine des Pyrénées mais présents aussi dans le Morbihan, en Corrèze ou encore en Haute-Vienne. Sous l’effet la reprise de l'activité du vectorielle, 518 nouveaux foyers ont été recensés entre 1er juin et le 5 septembre, affectant au total une vingtaine de départements. . La 6 août dernier, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) a délivré une Autorisation provisoire d’utilisation (ATU) à l’Hepizovac, un candidat vaccin efficace contre la MHE, dont le déploiement devrait commencer à s’opérer ce mois de septembre.