Epizooties : des « Assises du sanitaire » en janvier 2025

C’est la réponse qu’entend donner le ministère de l’Agriculture à la multiplication des épizooties n’épargnant aucune filière. Le ministère annonce par ailleurs l’achat supplémentaire de 2 millions de vaccins contre la FCO-3, présente dans 40 départements et objet d’une régulation sur quasiment tout l’Hexagone.

Des « Assises du sanitaire » seront lancées dès le mois de janvier 2025 ». Telle est l’annonce faite par Annie Genevard à l’occasion de sa visite dans un élevage du Tarn le 4 novembre. « Il faut qu'on se mette tous autour d'une table, non seulement les professionnels, les éleveurs, mais aussi les laboratoires, les instituts de recherche, les services de l'Etat et qu'on réfléchisse à une stratégie partagée pour qu'on puisse reprendre un peu la main, ne pas toujours subir ces épidémies », a déclaré la ministre lors d'un point presse en marge de son déplacement sur un élevage ovin à Montgey.

Davantage de vaccins contre la FCO-3

Chez les ovins et les bovins, c’est la fièvre catarrhale ovine (FCO) et la Maladie hémorragique épizootique (MHE) qui occasionnent de grosses pertes et désorganisent les filières depuis l’émergence en 2023 de ces deux maladies vectorielles, plus précisément du sérotype 3 s’agissant de la FCO, les sérotypes 4 et 8 étant endémiques en France depuis 2018, non sans lien avec le changement climatique. Le ministère de l’Agriculture a mis en place à la fin de l’été des campagnes de vaccination ciblées et prises en charge par l’Etat. Ce 4 novembre, la ministre de l’Agriculture a annoncé la commande d’un stock supplémentaire de 2 millions de doses contre la FCO-3, présente dans 40 départements et désormais objet d’une régulation sur presque tout l’Hexagone.

La parade vaccinale contre l’IAHP

Ces dernières années, aucune filière d’élevage n’a été épargnée par les maladies, à commencer par les canards et la volaille, aux prises à des épidémies d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). La maladie virale, en voie d’endémisation, là encore sous l’effet du changement climatique, a abouti à l’euthanasie de dizaines de millions d’animaux ces années passées, pour un coût cumulé dépassant allègrement le milliard d’euros. Outre le traumatisme et le préjudice, l’IAHP fait courir une menace existentielle du fait de la contamination de couvoirs et d’élevages de reproducteurs. Dans ce domaine, la France semble avoir trouvé la parade avec, pour la deuxième année, la vaccination obligatoire des élevages de canards détenant plus de 250 individus (Barbarie, mulard et Pékin), une initiative inédite au plan mondial s’ajoutant au renforcement des mesures de biosécurité. Selon une étude de la Chaire de biosécurité et de santé aviaires de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (Unité IHAP - ENVT-INRAE), en l’absence de vaccination, la France aurait pu connaitre jusqu’à 701 foyers en élevage en 2023-2024 contre dix foyers effectivement constatés.

La peste porcine africaine aux frontières

Dans le secteur porcin, c’est la peste porcine africaine (PPA), présente dans plus de la moitié des pays de l’Union européenne, qui est lourde de menaces. Jusque-là épargnée, la France est très fortement exposée à un risque d’introduction de la maladie, par des viandes et produits à base de porcs de pays infectés, ou l’arrivée de sangliers sauvages infectés. Les autorités sanitaires ont récemment relevé la surveillance dans les départements du Bas-Rhin et de la Moselle, du fait de la progression récente de la PPA chez les sangliers en Allemagne. L’objectif de la surveillance renforcée est de détecter le plus vite possible l’arrivée de la PPA dans la faune sauvage afin d’éviter sa propagation et de prévenir sa transmission aux porcs domestiques.