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Vaccin contre la MHE : aux filières de s’organiser, aux éleveurs de financer
C’est ce que fait savoir le ministère de l’Agriculture, qui dit rester « à l'écoute des professionnels des filières bovines et ovines ». Pas sûr que ces dernières l’entendent de cette oreille. Un vaccin contre la MHE sera disponible à partir de septembre.
« L'État, ne gère pas la commande, ni le financement des doses, ni le financement de l’acte de vaccination. Nous n'avons pas de calendrier ni commande de doses à communiquer » : tel le message délivré par le ministère de l’Agriculture le 22 août, qui fait savoir que la vaccination contre la Maladie hémorragique épizootique (MHE) « relève des filières (...) L'État reste à l'écoute des professionnels des filières bovines et ovines ».
Pas sûr que les filières l’entendent de cette oreille. Le 7 août dernier, la FNSEA et ses associations spécialisées (FNB, FNEC, FNO, FNPL), avec les JA, les Chambres d’agriculture et la Coopération agricole, avaient justement réclamé de l’Etat qu’il passe les commandes des vaccins, qu’il prenne en charge leur financement pour tout le territoire et qu’il indemnise toutes les pertes engendrées par la maladie virale, détectée pour la première fois dans l’Hexagone en septembre 2023. Selon l’Anses, le changement climatique serait à l’origine de l’émergence de la MHE en France, les moucherons déplacés par le vent depuis le Maghreb trouvant désormais en Europe continentale des conditions d’acclimatation propices. Selon le ministère de l’Agriculture, la France comptait 4418 foyers de MHE en date du 18 août, soit 43 de plus qu’une semaine auparavant.
Changement de pied ?
La position du ministère tranche avec celle qu’il a adoptée à l’égard de la FCO, et plus précisément le sérotype 3, détecté pour la première fois en France le 5 août dernier dans le département du Nord et qui partage avec la MHE les mêmes vecteurs, des moucherons culicoïdes. Dès le 12 août, le ministère de l’Agriculture a lancé une campagne de vaccination volontaire et gratuite dans la zone régulée, à hauteur d’1,1 million d’ovins et de 5,3 millions de bovins d’ici à la fin de l’année. En date du 16 août, 63 foyers de FCO-3 étaient recensés.
Les éleveurs du sud-ouest, confrontés à une épidémie de FCO-8, aimeraient du reste bénéficier du même traitement, comme le réclame instamment la Confédération paysanne qui manifestait le 22 août à Foix (Ariège).
En ce qui concerne la MHE, le gouvernement avait débloqué au cours de l’hiver dernier un fonds d’urgence de 50 millions d’euros et porté à 90% le taux de prise en charge des frais vétérinaires. La 6 août dernier, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) a délivré une Autorisation provisoire d’utilisation (ATU) à l’Hepizovac, un candidat vaccin efficace contre la maladie. Celui-ci sera disponible à partir de septembre. « Les filières doivent être en capacité de communiquer rapidement sur la stratégie vaccinale retenue pour la France, et d'éclairer ainsi le laboratoire parapharmaceutique producteur du vaccin sur la production de doses à prévoir en conséquence », suggère le ministère.