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Lundi 17/11/2025
Influenza aviaire : une situation sanitaire plus préoccupante que les deux campagnes passées
Alors que le ministère de l’Agriculture enclenche un dispositif d’indemnisation des pertes économiques subies lors de la campagne 2024-2025, marquée par 15 foyers « seulement », 18 foyers en élevage sont d’ores-et-déjà recensés cette année tandis que l’avifaune subit de lourdes pertes.
En date du 12 novembre, la France compte 18 foyers d'Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage, selon le ministère de l’Agriculture. C’est à peine moins que ce qui avait été enregistré lors des deux saisons précédentes, avec respectivement 10 et 15 foyers en 2023-2024 et 2024-2025, alors que la période à risque est loin d’être achevée.
Le premier foyer avait été détecté le 15 octobre dans un élevage de 2000 canards vaccinés dans l'Allier. Le niveau de risque avait été relevé de « modéré » à « élevé » le 22 octobre. Depuis, 7 autres départements sont concernés (Allier, Cher, Côte-d’Or, Haute-Marne, Loire-Atlantique, Marne, Pas-de-Calais), auxquels s’ajoute la Vendée, qui concentre 8 foyers en élevage.
Le ministère de l’Agriculture fait par ailleurs état de 7 foyers dans des basses-cours non commerciales situées dans quatre départements (Charente-Maritime Loire-Atlantique, Seine-Maritime, Vendée). L’avifaune enfin paie un lourd tribut avec plus d’une centaine de cas détectés, notamment des grues cendrées dans les couloirs de migration.
La situation épidémiologique n’est pas propre à la France. En Europe, selon la plateforme Epidémiosurveillance santé animale (ESA), en date du 12 novembre, 17 pays ont détecté des foyers en élevage (pour un total de 168 cas dont 73 en Allemagne) depuis le débit de la saison épizootique (1er août) et 26 pays dans l’avifaune sauvage (pour un total de 1173 cas dont 578 en Allemagne).
Pour déjouer l’IAHP, désormais endémique, la France mise sur la biosécurité, la biosurveillance et depuis octobre 2023, ca unique en Europe, sur la vaccination des canards, espèce la plus sensible au virus et rendue encore plus vulnérable par l’existence de zones concentrées d’élevages.
En 2024, des chercheurs de la Chaire de biosécurité et de santé aviaires de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (Unité IHAP - ENVT-INRAE) ont démontré qu’en l’absence de vaccination, la France aurait pu connaitre jusqu’à 701 foyers en élevage en 2023-2024 contre 10 effectivement constatés.
4 millions d’euros d’indemnisations
Et si « seulement » 15 élevages ont été dépeuplés en 2024-2025, les élevages alentours ont subi des pertes économiques induites notamment par les interdictions de mise en place et de mouvements de volailles au sein des zones réglementées. En guide de dédommagement, le ministère de l’Agriculture annonce débloquer une aide de 4 millions d’euros maximum, destinée à prendre en charge 90% des pertes d’exploitation générées par les restrictions sanitaires. Les éleveurs de volailles concernés pourront déposer leur demande d’aide prochainement, via un téléservice géré par FranceAgriMer.