L’automne 2023 est le plus chaud jamais enregistré en France

Malgré le petit coup de froid qui sévit en ce moment sur l’Hexagone, ce sont bel et bien des records de chaleur qui n’en finissent pas d’être battus. Cet automne a été le plus chaud jamais enregistré en France, et l’année 2023 sera très probablement la deuxième plus chaude derrière 2022. Le mois de novembre a été très humide en France, avec ses mauvaises (inondations) et ses bonnes nouvelles (nappes phréatiques).

En lien avec le phénomène climatique « El Nino », l’hiver 2023-2024 en France devrait se dérouler sous la douceur et l’humidité. Néanmoins, des périodes plus froides peuvent également être observées et c’est exactement ce que nous vivons au cours de cette dernière semaine de novembre. Toutefois, cela ne remettra pas en cause la poursuite d’une météo trop « douce ».

Le mois de novembre 2023 est le 22ème mois consécutif avec des températures moyennes dépassant les normales climatiques (1991-2020). L’excédent est de 1 degré, ce qui le classe au 16ème rang des mois de novembre les plus chauds. Cet automne 2023 est le plus chaud jamais enregistré en France avec une moyenne de 15,86°C, soit un excédent thermique de 2,4 degrés. Il est donc en tête devant l’automne 2006 et 2022 ! Cette année 2023 devrait se positionner au 2ème rang des années les plus chaudes derrière 2022.

Pluviométrie excédentaire

Si la douceur est donc toujours au rendez-vous, ce mois de novembre 2023 a également été marqué par une pluviométrie excédentaire de 25% par rapport à la normale. En effet, depuis la mi-octobre, de très nombreuses perturbations océaniques pluvieuses se sont succédées avec, en prime, trois tempêtes (Ciaran, Domingos et Frederico) mais aussi de très importantes inondations sur le centre-est. Ces intempéries ont été plus conséquentes sur l’ouest du département du Pas-de-Calais où des inondations historiques ont été observées avec des cumuls pluviométriques de 444 mm à Bainghen ou encore 308 mm à Boulogne-sur-Mer, l’équivalent de 4 à 6 mois de précipitations en un mois seulement.

Le nord et l’ouest de la France ont donc été les régions les plus arrosées avec notamment 245 mm à Bordeaux, 234 mm à Pau, 228 mm à Brest, 202 mm à Limoges, 191 mm à Besançon, 163 mm à Cognac, 129 mm à Nantes ou encore 120 mm à Lille. En revanche, du Val de Saône à l’est de l’Auvergne, à la vallée du Rhône et à la Méditerranée, nous constatons encore des déficits pluviométriques comme à Dijon, Lyon, Montélimar, Marseille, Nice et Bastia. C’est encore une fois sur le Roussillon où les pluies se sont faites rares avec seulement 6,6 mm à Perpignan, soit un déficit de 90%.

Franche amélioration des niveaux des nappes phréatiques

Avec le radical changement de contexte météorologique et les très fréquentes précipitations observées, les nappes phréatiques des régions de l’ouest et du nord-est de la France ont retrouvé des niveaux très hauts. En revanche, il subsiste encore des régions en déficit, comme celles allant du bassin parisien au Val de Loire à la vallée du Rhône et à la Méditerranée. La situation est donc nettement plus favorable à celle de l’année dernière à la même période. En effet, l’automne 2022 avait été bien doux (excédent de 2 degrés) mais aussi et surtout nettement plus sec.

Quelles sont les prévisions météorologiques pour cette 1ère décade de ce mois de décembre 2023 ?

Depuis le 25 novembre, la France est globalement passée sous les normales climatiques et cette situation va perdurer jusqu’au lundi 4 décembre avant la mise en place d’un flux de nouveau orienté au secteur sud-ouest à ouest. L’influence océanique va donc reprendre de la vigueur et, avec elle, son cortège de perturbations pluvieuses et de dépressions, pouvant générer des vents très forts, le tout sous la douceur.

Néanmoins, nous surveillerons l’air très froid se maintenant de la Scandinavie à l’Europe de l’Est et à la Sibérie. En effet, cette masse d’air entretient des hautes pressions qui pourraient, à tout moment, s’étendre vers l’Europe de l’Ouest en rabattant de l’air plus froid en France… A suivre donc car, en ce vendredi 1er décembre 2023, nous ne sommes que le 1er jour de l’hiver météorologique 2023/2024.

Source : ECMWF https://charts.ecmwf.int