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L’enlèvement, une histoire sur trois générations
À l’aube de son trentième anniversaire, la SARL Bourmaud, entreprise spécialisée dans l’enlèvement de volaille, voit arriver la troisième génération à sa tête avec Mathieu (25 ans) et Thomas (21 ans), les petits-enfants du fondateur.
Historiquement implantée dans le secteur depuis sa création en 1994, la SARL Bourmaud s’est, au fil des années, imposée comme un acteur essentiel du ramassage de volaille dans le grand Ouest : elle couvre le Sud de la Loire en passant par les Deux-Sèvres ou les côtes vendéennes. Fabienne Bourmaud, fille du fondateur, est aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale depuis la retraite de son père en 2006.
Un parcours atypique pour une réussite familiale
Fabienne n’était pas prédestinée à rejoindre l’entreprise familiale. Issue d’une formation en hôtellerie-restauration, elle a commencé en 1998 dans un premier temps pour aider son père dans la gestion administrative de l’entreprise. « Il avait besoin de mains en plus donc je n’ai pas hésité, car c’était l’entreprise familiale, et je m’entendais très bien avec mes parents. » Dans un premier temps salariée, elle devient associée en 2001 lors de l’achat de leur première machine de ramassage de volaille avant de prendre la gérance en 2006 à la retraite de son père. Aujourd’hui, la SARL Bourmaud emploie 47 personnes et dispose de sept machines pour répondre aux besoins croissants de ses nombreux clients.
Un service indispensable pour les éleveurs
L’entreprise propose un service de ramassage de volailles variées : poulets, dindons, pintades, cailles. « Chaque volaille a sa manière d’être ramassée », explique Fabienne. Si le poulet reste le produit le plus consommé et donc le plus ramassé, l’entreprise maintient une expertise diversifiée. Elle collabore en direct avec environ 250 éleveurs ; ce chiffre grimpe à près de 500 exploitations par le biais de sa collaboration avec le groupement Ciab (Coopérative interdépartementale des aviculteurs du bocage). Chaque jour, ce ne sont pas moins de 200 000 poulets qui sont ramassés, preuve de son importance pour la filière. Fabienne regrette parfois le manque d’intérêt pour sa profession, mais note une évolution positive depuis plusieurs années : « Les éleveurs reconnaissent de plus en plus notre importance. Sans nous, leur travail serait très compliqué. » Ce besoin mutuel renforce la relation de confiance avec leurs clients.
Des défis majeurs pour le secteur
Tout comme pour les éleveurs, la grippe aviaire a fortement impacté l’entreprise, entraînant un arrêt total de l’activité de cinq mois de chômage : « Honnêtement, j’ai failli tout lâcher, mais j’ai tenu pour mes salariés, qui sont comme une famille pour moi », confie Fabienne. Malgré ces difficultés, la SARL Bourmaud a su faire face en s’adaptant aux besoins du secteur témoignant de son dynamisme et de sa résilience. « Le fait que nous soyons de moins en moins à faire ce métier nous rend indispensable aux yeux des éleveurs. C’est pourquoi il n'y a aucune concurrence entre nous, nous ne sommes que des collègues dans notre profession. »
Une relève assurée
L’avenir de l’entreprise est aujourd’hui assurée. En effet, Fabienne peut compter sur ses deux fils, Mathieu (25 ans) et Thomas (21 ans), pour reprendre progressivement les rênes de la société : « Pour Thomas, le plus jeune, c'était une évidence. Il ne voyait pas autre chose que venir travailler dans l'entreprise familiale. Pour Mathieu, l’aîné, il a fait des études un petit peu plus différentes, qui lui plaisaient énormément. Malheureusement, l’entreprise dans laquelle il travaillait a fermé les portes et il s'est naturellement décidé à venir travailler avec nous et chacun a su trouver sa place : Mathieu préfère le terrain, tandis que Thomas est plus orienté vers le bureau. » Avec cette relève, Fabienne envisage de déléguer davantage à ses fils tout en explorant de nouveaux projets, comme le lavage de bâtiments. Présente sur des événements comme Tech Élevage, Fabienne Bourmaud cherche avant tout à entretenir cette relation familiale avec l’ensemble de ses collaborateurs : « Je veux mieux connaître mes clients. L’objectif n’est pas d’en avoir davantage mais de renforcer la confiance mutuelle. » Une entreprise résolument ancrée dans son territoire, et ouverte sur l’avenir.