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L’excédent agroalimentaire français chute de 18% en 2020
La chute atteint 23,2% pour les produits bruts et 16,6% pour les produits transformés. Sans les vins et spiritueux, dont l’excédent pointe à 11 milliards d’euros, l’agroalimentaire enregistrerait un déficit de 4,7 milliards d’euros.
La prédiction de la Commission des affaires économiques du Sénat va-t-elle se réaliser ? Dans un rapport publié en 2019, elle estimait que la trajectoire empruntée par la France dans le secteur agroalimentaire la conduisait vers son premier déficit à l’horizon 2023, sous l’effet d’une combinaison de facteurs, à savoir, des charges plus élevées, une tendance à la sur-réglementation, des taux de marge trop faibles dans l’industrie agroalimentaire et enfin des défauts de structuration des filières. Si le scénario satisfait les pourfendeurs d’une agriculture à vocation exportatrice, il pourrait mettre à mal l’économie de bon nombre d’exploitations, les exportations générant 25% du revenu brut agricole, sans compter l’effet domino sur les entreprises de transformation et l’emploi dans les territoires.
L’UE taille des croupières à la France
Nous n’en sommes pas là. En 2020, selon une note d’Agreste, l’excédent des échanges agroalimentaires français a atteint 6,3 milliards d’euros en 2020, contre 7,9 milliards d’euros en 2019, soit une baisse de 18,2%. La dégradation du solde est le fait du recul des exportations (62 milliards d’euros), en retrait de 4% alors que les importations (55,7 milliards d’euros) se sont rétractées de 2%. Les soldes commerciaux se sont détériorés à la fois avec les pays tiers et avec l’Union européenne.
Avec les pays tiers, le solde reste largement positif (9,7 milliards d’euros) mais en retrait de 8,4% par rapport à 2019, la baisse des exportations (-4,5%) étant plus forte que la baisse des importations (-2,5%). En ce qui concerne les échanges avec l’UE, le déficit continue de se creuser (-18,3%), pour atteindre 3,3 milliards d’euros. Par rapport à 2019, les exportations ont reculé de 2,7% et les importations de 1,1%.
Produits bruts et produits transformés
En 2020, les produits transformés ont représenté 78% de l’excédent commercial contre 22% pour les produits agricoles bruts. Les deux catégories baissent respectivement de 16,6% et 23,2% par rapport à 2019.
Au sein des produits transformés, les meilleures performances sont enregistrées par les boissons (solde de 11,3 milliards d’euros), devant les produits laitiers et glaces (2,9 milliards d’euros), les aliments pour animaux (1,2 milliards d’euros) tandis que les plus gros déficits sont enregistrés dans les produits à base de fruits et légumes (-3,2 milliards d’euros), les produits de la pêche (-3 milliards d’euros), le tabac (-1,3 milliard d’euros), la viande (-1,1 milliard d’euros), le chocolat et les confiseries (-1 milliard d’euros).
Au sein des produits agricoles bruts, les céréales, légumineuses et oléagineux génèrent un bénéfice de 6,2 milliards d’euros contre 1,7 milliard d’euros pour les animaux vifs, les œufs et le miel. Côté déficits, les fruits (-2,7 milliards d’euros) devancent la pêche et l’aquaculture (-1,1 milliard d’euros) et les légumes (-0,7 milliard d’euros).