La canicule 2003, toujours exceptionnelle, mais plus pour très longtemps

Selon Météo-France, la canicule de 2003 reste à ce jour la plus sévère jamais enregistrée en France mais la probabilité que le phénomène se reproduise a été multipliée par 10 en 20 ans, et possiblement par 50 dans les 20 ans à venir, en étant assorti de températures plus élevées.

L’épisode caniculaire que connait actuellement la France va-t-il supplanter le record de 2003 ? Il faudra attendre la fin de l’épisode, annoncé pour vendredi 25 août, pour le savoir, le pic étant attendu dans la journée de mercredi. Ce mardi 22 août, Météo-France a placé 37 départements en vigilance orange et 19 en vigilance rouge, tous situés au sud d’une ligne Nantes-Strasbourg.

Carte de vigilance météorologique établie par Météo-France le mardi 22 août à 16h01 (Source : Météo-France)
Carte de vigilance météorologique établie par Météo-France le mardi 22 août à 16h01 (Source : Météo-France)

L‘épisode, le plus chaud de l’année 2023, est d’ores-et-déjà marqué par deux records : le lundi 21 août est la journée la plus chaude jamais enregistrée en France après un 15 août et l'épisode de chaleur se présente comme le plus tardif. « La durée et l'intensité de cet épisode sont exceptionnelles à cette période de l’année », indique Météo-France.

Les 20 ans de la canicule de 2003

Il y a 20 ans, la canicule avait particulièrement marqué les esprits, par son intensité et ses conséquences sanitaires. Selon Santé Publique France, la canicule avait engendré une surmortalité de 60% par rapport à la mortalité attendue, avec un nombre cumulé de décès en excès d'environ 14.800 entre le 1er et le 20 août 2003. Et c’est du reste à la suite de cette canicule que la Vigilance de Météo-France a intégré le phénomène canicule.

Selon Météo-France, la canicule de 2003 demeure la vague de chaleur la plus forte qu’a connu la France métropolitaine depuis le début des mesures (1947). Elle est survenue dans un été lui-même exceptionnel : l’été 2003 est encore aujourd’hui l’été le plus chaud qu’a connu la France, devant l’été 2022. La vague de chaleur d’août 2003 a été exceptionnelle par sa durée (deux semaines) entre le 2 août et le 17 août, son intensité et son extension géographique, parmi les 46 vagues de chaleur identifiées entre 1947 et 2023.

Plus fréquent et plus chaud

Depuis 2003, le réchauffement d’origine anthropique a continué à s’intensifier, en France comme ailleurs sur la planète. Un épisode de 11 jours avec le même niveau de chaleur que celui observé en 2003 a, en 2023, 0,8 % de chances de se produire, c’est-à-dire que sa probabilité a été multipliée par un facteur 10 environ. Si une canicule aussi rare venait à se reproduire en 2023, elle serait 1,1 °C plus chaude que celle de 2003, indique Météo-France.

À l’heure actuelle, les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent, et avec elles l’augmentation des températures. Dans une trajectoire d’émissions moyennes (stabilisation des émissions planétaires dans les décennies à venir, scénario SSP2-4.5), on estime que dans 20 ans (2043), un épisode aussi chaud a une probabilité 5 fois plus élevée de se produire qu’en 2023 (et donc 50 fois plus qu’en 2003). Un épisode aussi exceptionnel que celui de 2003 serait alors 2,2 °C plus chaud que celui de 2003.