La météo a pesé sur la production de miel en 2024

Elle s’est établie à 21.585 tonnes selon l’Observatoire de la production de miel, en retrait de 28% sur un an. La crise de commercialisation, affectant le vrac en 2023, a continué de peser sur les prix.

Selon l’Observatoire de la production de miel et de gelée royale de FranceAgriMer, la production française de miel en 2024 s’est établie à 21.585 tonnes, en baisse hausse de 28%par rapport à 2023. « Ce niveau de production est proche des résultats constatés en 2019 et 2021, alors que dans l’intervalle, la filière a connu des niveaux de production de plus de 30.000 tonnes », relève l’Observatoire.

Ce dernier met en avant une « campagne compliquée, avec des conditions climatiques peu favorables » : un printemps très pluvieux, froid et venteux qui s’est maintenu tardivement, en retardant l’arrivée de l’été et lessivant le nectar des fleurs et perturbant les miellées monoflorales et certaines miellées polyflorales.

Evolution de la production française de miel, en tonnes (Source : Observatoire de la production de miel, de gelée royale et des autres produits de la ruche - FranceAgriMer)
Evolution de la production française de miel, en tonnes (Source : Observatoire de la production de miel, de gelée royale et des autres produits de la ruche - FranceAgriMer)

Moindre pression des bioagresseurs

Le renouvellement du cheptel a également impacté la production tandis que la pression des bioagresseurs a été plus limitée qu’en 2023, avec une présence plus discrète du frelon asiatique pendant l’été, mais plus soutenue en automne. La pression du varroa s’est fait également moins ressentir en métropole, mais celui-ci reste l’un des principaux bioagresseurs contre lequel les apiculteurs doivent lutter.

Le tournesol détrône le colza

Les miellées de tournesol s’en sortent plutôt mieux que le colza, et se positionnent comme la première miellée dans de nombreuses régions y compris au nord de la France, détrônant le colza. Le rendement moyen pour 2024 atteint 15,2 kg par ruche en production contre 22,5 kg en 2023, l’un des plus faibles des 10 dernières années, après 2021 (14 kg/ruche). Les exploitations de moins de 50 ruches affichent un rendement de seulement 12 kg/ruche contre 18,2 kg pour les plus de 400 ruches.

Le nombre d’apiculteurs déclarés officiellement auprès de la DGAL fin 2023 s’élève à 68.571 dont 2288 apiculteurs professionnels (de plus de 200 ruches). Le nombre d’apiculteurs de moins de 50 ruches s’élève à 62.717.

Miel bio, gelée royale, pollen, propolis, activités d’élevage et de pollinisation

La production de miel bio est estimée à 2611 tonnes, en baisse de 42% par rapport à 2023, le rendement par ruche s’établissant à 14,6kg, proche de celui obtenu en conventionnel.  La production bio représente 12,1% de l’ensemble de la production.

La production de gelée royale est estimée à 3400 kg en 2023, avec un rendement moyen de 630 g par ruche en production. La production de pollen est estimée à 112 tonnes en 2024 et celle de propolis à environ 5,2 tonnes.

En ce qui concerne les activités d’élevage, 13% des apiculteurs de plus de 400 ruches commercialisent des essaims et 19% des reines.

GRAPH Prix moyen du miel en 2024 par circuit et par conditionnement (€/kg) (Source : Observatoire de la production de miel, de gelée royale et des autres produits de la ruche - FranceAgriMer)

Prix moyen du miel en 2024 par circuit et par conditionnement (€/kg) (Source : Observatoire de la production de miel, de gelée royale et des autres produits de la ruche - FranceAgriMer)
Prix moyen du miel en 2024 par circuit et par conditionnement (€/kg) (Source : Observatoire de la production de miel, de gelée royale et des autres produits de la ruche - FranceAgriMer)

La crise du vrac pèse toujours sur les prix

La campagne de commercialisation 2023 avait été marquée par l’effondrement des cours du miel, sous l’effet des importations de vrac à bas prix, avec de forts soupçons de fraude dénoncés par l'Union nationale de l’apiculture française (UNAF). Le gouvernement avait réagi en décrétant un plan d’actions et en allouant t 5 millions d’euros d’aides d’urgence.

Selon l’Observatoire, les difficultés de commercialisation des apiculteurs se sont poursuivies en 2024. Si le prix du vrac s’est repris en 2024, les prix en vente directe semblent avoir baissé, dans la mesure où suite à la crise du vrac, de nombreux apiculteurs ont essayé de développer ce segment, générant un afflux d’offre.

Le bio permet de valoriser le miel entre 2€ et 2,3€/kg de plus qu’en conventionnel, en gros ou au détail. Comme en conventionnel, les prix du vrac bio ont augmenté par rapport à la campagne précédente, mais en pot ils ont connu une légère baisse.