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La volaille, la viande la plus consommée des Français en 2024
Avec 31,6kg par personne et par an, la volaille est passée devant le porc selon l’Anvol. La reprise de la production post-IAHP a permis de réfréner les importations de poulet, qui représentent néanmoins 48,2% de la consommation. L’interprofession pousse à la construction de 400 poulaillers dans les 5 ans à venir.
Le profil des courbes depuis plusieurs années était annonciateur d’une modification de la hiérarchie des faveurs et des saveurs des Français en matière de viande. La bascule sera produite en 2024. Selon l’Anvol, l’interprofession des volailles de chair, qui s’appuie sur les données de l’Itavi, incluant production, solde import-export, restauration à et hors domicile, la consommation de viande de volaille, à raison de 31,6kg/hab/an (+9,8%) a dépassé celle de porc, à 30,9kg/ha/an (+1,4%). Toutes viandes confondues, la consommation globale de viande en France a augmenté de 3,4% en 2024 pour atteindre une moyenne de 86 kg/hab/an. Désormais, la volaille représente 36,8% des volumes de viande consommés en France, suivie de près par le porc avec 36,0%, tandis que la viande bovine occupe la troisième place avec 24,2%, en recul de 1,8%.
Les raisons du succès des viandes de volailles ? Selon la dernière enquête d’opinion de l’Anvol, les Français sont 89% à s’accorder sur leur excellent rapport qualité-prix, ou encore plus de 9 sur 10 à savoir qu’elles sont faciles à cuisiner (95%), qu’elles font plaisir (94%) et qu’elles plaisent au plus grand nombre (94%).
L’interprofession met aussi en avant la diversité des espèces (dinde, pintade, canard, caille, pigeon, oie, poulet, coquelet) et modes de production (Label Rouge, bio, certifié, conventionnel), même si le poulet rafle largement la mise (78,7% de la consommation devant la dinde à 11,6% et le canard à 8,2%) tandis que le poulet standard prédomine dans les mêmes proportions (75%), devançant notamment le Label Rouge (12%), le certifié (4%) et le bio (1%). En 2024, les mises en place de poulets fermiers sous signes de qualité ont été stables : -1% en Label Rouge, +1% en bio.
Légère amélioration du solde commercial
En ce qui concerne la production, l’Anvol fait état d’une hausse de 12,1% en 2024, « grâce à la mobilisation pour la vaccination contre l’influenza aviaire et l’application stricte de ses mesures de biosécurité », analyse l’interprofession. La production a retrouvé son niveau de 2019, précédant les épizooties d’IAHP à répétition, avec pour principal bénéficiaire le poulet (+10,6% en 5 ans), les autres espèces étant en recul (-13,9% pour le canard, -19,4% pour la dinde). La production ayant davantage progressé que la consommation, le taux d’importation baisse légèrement pour s’établir à 48,2% contre 50,0% en 2023 pour le poulet, la balance commerciale affichant un déficit de de 1,35 milliard d’euros (1,25 milliard d’euros toutes volailles confondues). Le taux d’auto-approvisionnement remonte à 79,2%, contre 77,6% en 2023.
Un plan pour construire 400 poulaillers en 5 ans
L’interprofession ne désespère pas de reconquérir, au moins en partie, des parts de marché au plan intérieur. Elle estime que faire émerger 80 poulaillers par an pendant 5 ans permettrait de récupérer 20 % des tonnages de viande de volaille importés, une stratégie qu’elle dévoilera en 2026. « Les autorités doivent ainsi stopper la multiplication des contraintes administratives et réglementaires, alors que la filière française répond déjà à des règles parmi les plus strictes du monde et qu’elle est engagée dans de bonnes pratiques volontaires, via son Pacte Ambition et bientôt sa démarche de responsabilité sociétale », argumente l’interprofession, qui en appelle aussi aux citoyens. Problème : selon une enquête diligentée par l’Anvol, 79% des Français sont pour la construction de poulaillers… mais 53% contre leur installation près de chez eux.
En attendant, l’interprofession poursuit son combat contre l’accord UE-Mercosur et réclame l’instauration de clause-miroirs ainsi que la réduction des quotas d’importation accordés à l’Ukraine. En ce qui concerne l’affichage de l’origine en restauration hors domicile, désormais généralisée à toutes les espèces, que la viande soit achetée crue ou transformée, l’Anvol qualifie le tout nouveau décret d’ « excellente nouvelle » même si l’interprofession aurait préféré que l’affichage mentionne le pays d’origine de la volaille et non une zone géographique du type « origine UE ou non UE ».