Le directeur du lycée des Établières tire sa révérence

Il y a quarante ans, en 1984, Jean-François Vergnault arrivait au lycée des Établières pour un poste d’enseignant de gestion à mi-temps. Mais, c’est en 1985 que l’aventure débute vraiment. À l’époque, le lycée comptait 400 élèves et avait déjà des formations BTS. « J’ai eu l’occasion dès l’année suivante, en 1986, de m’occuper de la gestion des BTS, et j’ai donc remis en place une structure de formation supérieure complète. En 1994, le BTS Gestion et Maîtrise de l’eau était le dernier à intégrer notre offre de formation. » En parallèle, Jean-François a continué de donner des cours de gestion à mi-temps, afin de ne pas perdre le lien avec les élèves.

En 1995 débute un des projets que Jean-François Vergnault a le plus aimé porter : la coopération internationale. « J’ai eu la chance d’accompagner tous les projets de voyage d’études, j’ai rédigé toutes les chartes Erasmus et les conventions de partenariats avec des lycées agricoles étrangers comme avec le Québec, Sabac, Benevento, Barcelone, Freiburg... » Cette année, ce sont 259 élèves qui ont profité de ces partenariats pour aller à l’étranger grâce aux aides Erasmus, aux fonds de dotations mais aussi la vente de produits afin de réduire au maximum les prix pour les familles.  « Ces partenariats ont permis à l’école de s’ouvrir à l’international et de se créer un réseau mondial. » Au cours de ces années aux Établières, Jean-François a eu la chance de faire 35 voyages à l’international dont un particulièrement marquant. « C’était en 1991, soit deux ans après la chute du mur à Berlin. Le directeur du lycée de Fulda nous avait invités à passer trois jours à Berlin. On a pu marcher sur la route du rideau de fer avec les miradors encore en place et nous avons pu garder un petit bout du mur qu’on avait coupé. »

Se réinventer

Les années 2000 ont été un tournant pour le lycée des Établières et son directeur. « On a fait face aux crises agricoles et de l’enseignement. On a dû trouver des solutions pour être plus attractif. » Des nouvelles formules ont alors fait leur apparition en développant les options : sport de pleine nature, agroécologie, équitation... « Ce sont des options qui correspondaient aux inspirations de la nouvelle génération. On a également revu notre façon de communiquer, avec une présence plus marquée sur les réseaux sociaux notamment. » 

Les années 2000, c’est aussi l’arrivée d’Internet et du numérique. « Le président de l’école des Établières, Hervé Pillaud, est passionné de numérique et de nouvelles technologies. Il a ouvert des portes intéressantes pour le lycée jusqu’à notre grand projet numérique de 2019. » C’est le second grand projet de Jean-François Vergnault : toute l’équipe pédagogique a été formée aux outils numériques. Aussi bien, que le 15 mars 2020, lors de l’annonce du confinement, les enseignants étaient prêts. « Sans le vouloir, on avait anticipé cet événement, et les professeurs ont pu faire leurs cours sans difficulté et dans un esprit de cohésion. Aujourd’hui, les 850 élèves sont équipés d’un Ipad qui leur permet d’avoir accès aux cours, aux exercices mais aussi des articles que les enseignants mettent à disposition. Nous n’avons plus de photocopies, et nous avons plus que trois salles informatiques pour le même nombre d’élèves. Le Covid a boosté notre projet et nous sommes maintenant en vitesse de croisière. »

Vers un nouveau chapitre

 « Au cours de ces années, j’ai rencontré 1 300 élèves et dès que je me déplace j’en retrouve comme Brice Guyau, Guy Plissonneau, Laurent Favreau, Jordy Bouancheau... C’est une fierté de se dire qu’on a formé des personnes qui ont des responsabilités au département, aux caisses du crédit agricole ou du crédit mutuel, dans les coopératives agricoles, ou encore des chefs d’entreprise. 700 de mes élèves se sont installés en tant qu’agriculteurs également. » Mais, après quarante ans d’enseignement, il est temps pour Jean-François Vergnault de tourner la page sur sa vie de directeur du lycée des Établières et de s’adonner à d’autres activités. Entre les projets de voyage, son implication au sein d’associations, notamment l’Afdi, un nouveau projet pourrait naître. « Je suis un mordu de numérique, et je m’intéresse fortement au développement numérique des établissements scolaires, et peut-être qu’un projet avec le CNEAP serait possible dans ce sens. » Ce qui est sûr, c’est que nous recroiserons Jean-François Vergnault sur les événements forts de l’agriculture vendéenne comme au Tech Élevage ou les fêtes de l’Agriculture.