Le marché des agroéquipements s’accroche aux 6 milliards d’euros

Les ventes de matériels neufs ont baissé de 2% en 2020, la deuxième performance historique du secteur. Le coronavirus n’a pas affecté la filière, même si les constructeurs font part de difficultés persistantes d’approvisionnement sur certains composants.

A l’occasion d’un point presse le 28 janvier, au cours duquel les organisateurs du Sima ont dévoilé les nominés aux Sima Innovation Awards 2021 (le palmarès sera annoncé le 22 avril), Axema a dévoilé le chiffre d’affaires enregistré par la filière en 2020. Il s’établit à 6 milliards d’euros, soit une baisse de 2% par rapport à 2019, année qui avait battu un record avec des ventes culminant à 6,1 milliards d’euros.

« En 2020, on est passé par toutes les palettes des émotions, avec des décrochages compris entre -30% et -50% en mars-avril, à une sérénité retrouvée à l’automne avec un rattrapage aussi fort qu’imprévu, déclare Frédéric Martin, président d’Axema, l’Union des industriels de l’agroéquipement. Au final, alors que l’on entrevoyait en mars un marché décrocher de -5% à -10%, la baisse des ventes de matériels neufs n’aura été que de -2% ». Axema fait part en effet de la bonne tenue des carnets de commande, que pourraient néanmoins contrarier des difficultés persistantes d’approvisionnement sur certains composants.

Frédéric Martin, président d’Axema, Isabelle Alfano, directrice du Sima et Christian Huygue, président du jury des Innovation Awards
Frédéric Martin, président d’Axema, Isabelle Alfano, directrice du Sima et Christian Huygue, président du jury des Innovation Awards

Entre -5% et -10 % en 2021 ?

A ce stade, Axema n’a pas communiqué le détail des ventes par familles de produits. Au début du mois, le syndicat avait révélé les chiffres relatifs aux immatriculations de tracteurs et chariot télescopique, témoignant d’une baisse de 6,9%. Le syndicat ne s’est pas montré plus expansif sur les prévisions de marché en 2021, que la commission économique du syndicat avait jaugées entre -5% et -10% lors d’un sondage réalisé en octobre 2020, « et qui réviserait peut-être ses chiffres à la hausse, si elle se réunissait aujourd’hui », a confié Frédéric Martin, mais sans se risquer à une prévision.

Entre-temps, il faut dire que le Plan de relance est passé par là avec des enveloppes substantielles pour soutenir la transition agroécologique et sur lesquelles les agriculteurs se sont rués.

Le ministre à la relance

Dans une allocution vidéo, le ministre de l’Agriculture a rappelé que la filière bénéficie de son côté d’une aide de 15 millions d’euros, dédiée à « l’accompagnement des concepteurs et des fabricants de matériels pour qu’ils développent des agroéquipements contribuant aux transitions agroécologiques et climatiques. La filière a un rôle majeur à jouer pour la réussite de ces transitions. Elle est tournée vers l’avenir, vectrice de progrès et sources d’innovations absolument incroyables. Elle contribue à faire de l’agriculture un secteur à la pointe de la technologie et cela est trop souvent peu su ».

"Qui se soucie du compte de résultat des exploitations ?"

Le ministre en a profité pour défendre la cause des agriculteurs, des « entrepreneurs du vivant qui nourrissent le peuple », à qui « on demande toujours plus, plus de sécurité, plus de qualité, plus de transition. Mais on parle trop rarement du compte de résultats. Qui se soucie aujourd’hui du compte de résultat des exploitations ? »