Les coûts énergétiques au cœur des débats

La FNSEA de l’Allier, les Jeunes Agriculteurs de l’Allier et le Syndicat des irrigants de l’Allier ont rencontré la préfète de l’Allier, Valérie Hatsch ainsi que Nicolas Hardouin, directeur de la DDT de l’Allier ce lundi 28 novembre.

L’augmentation des factures liées à l’énergie touche tout autant les particuliers que les professionnels. Les exploitations agricoles n’y échappent pas et subissent de plein fouet les effets. Christophe Jardoux, président de la FNSEA de l’Allier, le confirme : « Nous sommes face à un mur de charges avec des augmentations de 500 à 600% sur les tarifs d’électricité. Cela est tout simplement insurmontable pour nos filières, qu’il s’agisse bien sûr des exploitants mais aussi pour l’agroalimentaire. Concernant l’électricité, les irrigants ont reçu leurs premières propositions de contrat au mois d’août avec un prix multiplié par trois, voire par quatre.  Quant au gasoil et le GNR, le sujet nous préoccupe depuis le début de l’année avec la crise ukrainienne, avec des prix qui ont frôlé le 1.80 €le litre. Avant, nous étions à 0.72 € du litre ». Une rencontre avec les représentants de l’État dans un but :« Nous demandons un bouclier tarifaire, tout comme les ménages vont pouvoir en bénéficier. Il va falloir aider nos entreprises » précise Christophe Jardoux.

Parmi les exemples évoqués par Christophe Jardoux, cet éleveur de porc qui, « pour chauffer sa porcherie, avait des coûts d’électricité de 2 000 € par mois. La proposition de contrat va le faire passer à 20 000 € par mois. A qui voulez-vous qu’il répercute cette énorme hausse ? ! ».

Pas d’électricité, pas de production

L’inquiétude monte au sein des professionnels de l’agriculture avec, pour toile de fond, un mur alimentaire qui se profile comme l’indique Christophe Jardoux : « Pour certains producteurs nous ne produisons que si nous avo,ns de l’électricité tel, par exemple, le maraîchage ou l’irrigation. Pas d’électricité, pas de productions ! ».

Une accumulation de facteurs et de crises

Une crise de l’énergie qui vient s’ajouter, notamment, aux aléas climatiques mais revêt aussi d’autres aspects : « Les intrants que nous utilisons dans l’agriculture comme les engrais ou les produits phytosanitaires sont corrélés au pétrole. Leurs tarifs ont, là aussi, fortement augmenté. De plus, sur l’aspect électrique, nous sommes obligés d’avancer l’argent pour après percevoir un chèque énergie. Nous devrions donc avancer les trésoreries des exploitations qui n’existent tout simplement pas », précise Gérald Bacconnier, président du syndicat des irrigants de l’Allier, tout en prenant l’exemple d’une exploitation irriguée : « pour une surface de cent hectares consommant 20 000 € d’électricité, la facture va désormais être à 200 000 €. C’est en fait, le chiffre d’affaires de la production de maïs de celle-ci ! Et nous ne parlons pas des autres charges qui s’ajoutent. L’année 2023 verra aussi les problèmes d’accès à l’eau… Une situation plus que difficile pour  un bon nombre d’agriculteurs. L’État doit prendre ses responsabilités, tant sur le plan énergétique que sur la politique de l’eau ».

L’attente d’un bouclier tarifaire

Une rencontre avec Madame la Préfète de l’Allier, Valérie Hatsch et Nicolas Hardouin, directeur de la DDT de l’Allier qui, selon Christophe Jardoux, a permis d’être « écoutés et entendus par une préfète très réactive. Il y a une volonté de toutes les fédérations de faire remonter ce sujet et de le faire monter en puissance. Du côté de l’État, ils ont l’impression d’avoir fait le boulot mais nous on leur explique que cela n’est pas suffisant. Nous avons eu une écoute attentive et Madame la Préfète va faire remonter nos échanges. Nous comprenons que nous ne sommes pas le seul secteur, bien sûr, et c’est au niveau de Bercy et de Bruno Lemaire que cela se joue ! ».