Les nouvelles normales saisonnières de Météo-France confirment le réchauffement

Calculées sur la période 1991-2020 et non plus sur 1981-2010, les nouvelles références climatiques de Météo-France témoignent d’une hausse de température de +0,42 °C. Les précipitations sont stables mais leur disparité s’accentue.

La température de Bordeaux en 1991-2020 équivalente à celle de Pau en 1981-2010 tandis que la température du Bordeaux des années 1981-2010 est désormais celle du Mans des années 1991-2020 : tels sont les analogues climatiques révélés par Météo-France à l’occasion de la mise à jour des normales saisonnières, que l’établissement public réalise tous les dix ans. Sans surprise, elles révèlent le changement climatique à l’œuvre, ce que les analogues ont le don d’imager. Dans la série, en l’espace d’une décennie, la ville de Lyon est « remontée » à Dijon, Clermont-Ferrand à Besançon, Rennes à Lille ou encore Lyon à Strasbourg. « Le changement climatique, et la hausse des températures associée, s'est accéléré ces dernières décennies, indique Météo-France. À leur rythme, les normales, utilisées en climatologie comme outils statistiques pour calibrer les épisodes, changent aussi. Ces normales, bien plus chaudes qu’il y a trente ans, subissent les effets du changement climatique ».

+1,7°C sur 100 ans, +0,6°C sur les 10 ans passés

En termes de moyenne calculée sur 30 ans, la nouvelle normale de température calculée sur la période 1991-2020 en France s’établit pratiquement à 13°C (12,97 °C), en hausse de +0,42 °C par rapport à 1981-2010. Depuis 1900, la température moyenne en France s’est réchauffée de 1,7 °C. Chaque décennie depuis 1970 est plus chaude que la précédente. Ces dix dernières années, durant la période 2011-2020, la hausse atteint +0,6 °C et marque la plus forte progression observée entre deux décennies en France depuis 1900.

La température moyenne sur la France métropolitaine est analysée au jour le jour via un indicateur thermique prenant en compte les données de 30 stations météorologiques disposant d’un historique ancien et régulièrement réparties sur le territoire.

Des précipitations stables, mais avec des disparités

En moyenne sur la France, les nouvelles normales de cumul annuel moyen agrégé sur la France est stable : 935 mm sur 1981-2010, autant que sur 1991-2020. Ce constat cache de fortes disparités saisonnières et régionales. En hiver, la moitié sud du pays est plus arrosée qu’auparavant, la moitié nord plus sèche. Au printemps, les conditions sont plus sèches sur l’ensemble du pays alors qu’à l’été, c’est le contraire. À l’automne, les précipitations sont plus importantes partout au sud de la Seine, notamment près de la Méditerranée.

Les nouvelles références climatiques sont représentatives d’un climat centré sur les années autour de 2005. Elles présentent un léger biais par rapport à la période actuelle, prévient Météo-France.