Les oléagineux, grands gagnants des assolements 2021-2022

Selon Agreste, les surfaces de colza, tournesol et soja progressent respectivement de 18,4%, 8,5% et 3,9%, au détriment des céréales et protéagineux. Betteraves et pommes de terre sont stables.

En juin 2021, à l’avant-veille des semis, « il faut sauver la sole de colza », titrait Pleinchamp, relatant le plongeon de l’oléagineux, abandonnant en l’espace de quelques années un tiers de sole pour descendre sous le million d’hectares. Un plongeon dû à la difficulté d’implantation, sous l’effet combiné du climat et des ravageurs, et qui compliquait sérieusement l’assolement de certaines exploitations et qui fragilisait toute une filière.

Onze mois plus tard, le colza a redressé la barre. Selon Agreste, la sole s’établirait à 1,16 million d'hectares (Mha), en hausse de 18,4% par rapport à 2021 mais toutefois en-deçà de la moyenne 2017-2021 (-6,7 %). Les fidèles, sinon les opportunistes ou les devins, vont pouvoir capitaliser sur l’envolée des cours exacerbée par la guerre en Ukraine, à condition bien sûr que les précieuses graines finissent dans la benne, alors que la sécheresse se fait de plus en plus menaçante, tandis que pour pour la prochaine campagne, le colza devra faire sans le phosmet.

Tournesol et soja en hausse

Les deux autres oléagineux majeurs que sont le tournesol et le soja, dont les implantations sont postérieures au 24 février, date du début de la guerre en Ukraine, tirent également profit du contexte. Selon Agreste, la sole de tournesol atteindrait 758 000 ha, en progression de 8,6% par rapport à 2021 et de 17,8% par rapport à la moyenne 2017-2021. Quatre facteurs illuminent le tournesol : une situation de marché fortement incitative, la sobriété en coûteux et rares engrais (comparativement au maïs), la résistance à la sécheresse et enfin des rendements records en 2021, culminant à 30 q/ha en moyenne nationale.

Pour ce qui est du soja, la sole est estimée à 160 000 ha, en augmentation de 3,9% sur un an, avec des arguments un peu similaires à ceux du tournesol et notamment un très bon rendement moyen enregistré en 2021, à 29 q/ha. La sole atteindrait le niveau moyen observé entre 2017 et 2021.

Céréales à paille, maïs et protéagineux à la peine

Côté céréales, la sole de blé tendre est estimée à 4,8 Mha, en baisse de 3,8% par rapport à 2021. Les surfaces de blé dur diminuent de 3,3% sur un an et sont estimées à 285 000 ha. Les surfaces d’orge progressent de 4,6% sur un an, atteignant 1,8 Mha. La hausse concerne aussi bien les orges d’hiver (1,25 Mha, +4,5%) que les orges de printemps (557 000 ha, +5%). Les soles d’avoine (102 000 ha), de seigle (43 000 ha) et de triticale (333 000 ha) seraient en baisse par rapport à 2021 où elles étaient particulièrement élevées. Elles resteraient cependant supérieures à la moyenne 2017-2021.

Les surfaces de maïs grain (y compris semences) sont estimées à 1,5 Mha, diminuant ainsi de 5,9%. Selon Agreste, le maïs a fait les frais d’arbitrages sous l’effet du prix des engrais et du gaz. Avec 1,25 Mha, les surfaces de maïs fourrages sont stables (+0,7%) mais nettement en dessous de la moyenne quinquennale (-8,9%). A 67 000 ha, le sorgho grain reculerait de 2,1% sur un an et de 8% sur 5 ans.

Les surfaces de protéagineux sont estimées à 301 000 ha, en baisse de 8,7% par rapport à 2021 mais en hausse de 6,2% par rapport à la moyenne 2017-2021. Les surfaces de pois protéagineux diminuent notamment de 9,9% sur un an, à 221 000 ha.

Les surfaces de pommes de terre de conservation et de demi-saison seraient quasi stables, à 151 000 ha, ainsi que celles de betteraves industrielles à 399 000 ha.