Mesurez le « score agroécologique » de votre ferme

L’indice de régénération, un outil gratuit développé par l’association Pour une agriculture du vivant (PADV), propose aux agriculteurs d’évaluer le niveau d’agroécologie global de leur ferme.

Comment mesurer le niveau d’agroécologie de sa ferme ? Mais tout d’abord, qu’est-ce que l’agroécologie ? Ce mot à la mode, un peu fourre-tout, englobe aussi bien le bio, l’agroforesterie, la régénération des sols, les méthodes d’élevages alternatifs, etc. Pour Mathieu Archambeaud, président d’Icosystème, qui forme et conseille les agriculteurs à l’agroécologie depuis plus de 15 ans, « l’agroécologie, c’est comprendre le fonctionnement d’un écosystème dans un lieu donné, avec des espèces qui se partagent un territoire et des ressources énergétiques, pour le mettre au service de l’agriculture ».

« Certains pratiques découlent du bon sens, comme la rotation des cultures, la limitation du travail du sol, le raisonnement de l’usage des engrais, et des pratiques plus complexes, comme des associations entre espèces ou la mécanisation de précision », poursuit-il.

A l’échelle d’une ferme, l’agroécologie nécessite de comprendre le fonctionnement du sol et tout l’écosystème qui l’entoure, afin de créer un système productif et durable, même dans des conditions changeantes.

Afin d’aider les agriculteurs à se situer et à identifier leurs axes de progrès en matière d’agroécologie, l’association Pour une agriculture du vivant (PADV) a développé « l’Indice de Régénération », un outil d’évaluation, gratuit et accessible en ligne.

Mesure des résultats

Il est construit autour de cinq axes : l’intensité de travail et la couverture du sol (nombre de jours de sol couvert, type et nombre de passages d’outils), le cycle du carbone et de l’azote (entrées de carbone, taux de matière organique et taux d’argile, formes de fertilisation azotée), la gestion phytosanitaire (IFT et stratégies de réduction), la biodiversité et l’agroforesterie (diversité des cultures, infrastructures agroécologiques, projets agroforestiers) et enfin le partage d’expérience et la formation (participation à des groupes d’échanges, à des formations…).

Au final, l’outil - scientifiquement évalué par un comité scientifique - évalue le niveau agroécologique de la ferme à travers une note sur 100. « C’est un outil qui permet d’identifier des axes de progrès sur les exploitations, mais aussi de structurer des filières agroécologiques », indique Alexandre Boidron, coordinateur technique chez PADV. L’association considère qu’à partir de 40 sur 100, une ferme est engagée dans une démarche de progrès continue vers l’agroécologie.

Basé en grande partie sur la mesure des résultats, et non pas sur des obligations de moyens, cet outil peut être utilisé sur toutes les fermes, quel que soit leur label ou absence de label. « En cela, il est un outil tout adapté dans le cadre de la mise en place de Plans Alimentaires Territoriaux, de circuits d’approvisionnement agroécologiques pour la restauration collective, ou encore pour des mesures de soutien ciblées dans le cadre des politiques agricoles nationales ou européennes », indique-t-on chez PADV. Début juillet, l’association avait d’ailleurs envoyé une lettre ouverte - restée sans réponse - au ministre de l’Agriculture Julien Denormandie proposant de reconnaitre l’indice de régénération comme une voie d’accès possible à l’écorégime.