Noël décalé au 4 janvier

[Edito] A compter du 4 janvier 2021, les sites de téléprocédure de FranceAgriMer permettront d’accéder à trois programmes du Plan de relance, pour un montant total d’aides de 305 millions d’euros. Sans compter les 10 millions d’euros en Bons diagnostic carbone. Un Noël décalé mais qui va durer... deux ans.

215 millions d’euros pour acquérir des matériels permettant de réduire ou de contourner l’usage des produits phytosanitaires et des fertilisants. 70 millions d’euros pour se prémunir des aléas climatiques. 20 millions d’euros pour se doter d’équipements spécifiques permettant la culture, la récolte et le séchage d’espèces riches en protéines végétales et le développement de sursemis de légumineuses fourragères. A compter du 4 janvier, le Plan de relance va abandonner le terrain des annonces pour celui des espèces sonnantes et trébuchantes. Et dans les trois cas, c’est FranceAgriMer qui sera à la manœuvre, avec des sites de téléprocédure dédiés, sur lesquels les agriculteurs seront invités à formaliser leur demande. Celle-ci consistera dans un premier temps à fournir les devis détaillés et chiffrés des investissements envisagés, rédigés en français et non signés, avec un intitulé explicite permettant d’identifier le matériel. Selon les cas, les taux d’aide varieront entre 20% et 40% du coût hors taxes des investissements, avec une majoration de 10 points pour les jeunes agriculteurs, les nouveaux installés et les Cuma. Le plafond de dépenses éligibles est fixé à 40.000 € hors taxes.

Pas de risque de saturer les sites

Les sites de FranceAgriMer ne devraient pas « exploser » sous l’effet de connexions massives. D’abord parce que les programmes d’aides à l’investissement courent jusqu’au 31 décembre 2022, même si la règle des « premiers inscrits, premiers servis », s’appliquera jusqu’à l’épuisement des crédits. Ensuite parce que la conjoncture de très nombreuses filières – grandes cultures, bovin viande, porc, vin, foie gras – n’est pas vraiment propice à l’investissement. Néanmoins, il y a fort à parier que les achats d’agroéquipements continuent de tutoyer les 5 milliards d’euros annuels au cours des deux prochaines campagnes. Il serait donc dommage de ne pas faire preuve d’anticipation et de passer à côté d’une aide substantielle. Et puis, si la conjoncture s’améliore, il sera possible de bénéficier des crédits d’impôts de 2.500 euros accordés à qui fera l’impasse sur le glyphosate ou revendiquera la certification Haute valeur environnementale. Une autre mesure, les Bons diagnostic carbone, permettra quant à elle de financer l’intégralité d’un bilan carbone. Un cadeau à 2.000 euros environ, sans rien investir cette fois (sauf du temps) mais réservé aux jeunes et aux nouveaux installés. Parce que c’est Noël.