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Odeurs, polluants atmosphériques : une étude dédouane la méthanisation
Selon l’étude AQAMETHA, la présence olfactive, significative près des sources, diminue rapidement avec la distance, tout comme les concentrations en ammoniac et en hydrogène sulfuré, qui se situent en-dessous des valeurs toxicologiques de référence de l’Anses et des valeurs guides de l’OMS.
Améliorer les connaissances sur les niveaux de pollution de l’air et les odeurs dans l’enceinte et autour d’unités de méthanisation, caractériser et objectiver les éventuels désagréments et craintes : tel est l’objet de l’étude AQAMETHA (Amélioration de la Qualité de l’Air pour la MÉTHAnisation). Financé par l’Agence de l’environnement (Ademe) avec la contribution de GRDF, AQAMETHA regroupe les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (ASSQA) des régions Hauts-de-France, Grand-Est, Auvergne Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Normandie, fédérées par Atmo France et le cabinet d’expertise en analyse olfactive environnementale Osmanthe.
Le projet bénéficie également de la caution des milieux académiques (IMT Nord Europe et l’Université du Littoral-Côte-d’Opale), professionnels (Ademe, Gaz réseau distribution France, Centre technique national du biogaz et de la méthanisation) et associatif (France nature environnement).
Inédite, l’étude a porté sur 12 unités de méthanisation, dont la moitié expertisée en 2022 et l’autre moitié en 2023. Le rapport complet d’analyse sera publié mi-2025 mais Atmo France vient d’en dévoiler les premiers résultats.
Bilan des analyses olfactives
La campagne olfactive a suivi la méthodologie du « langage des Nez ». Ce référentiel permet de décrire l’ambiance olfactive à partir de molécules odorantes (appelées référents ou notes odorantes) organisées selon leur dominance (notes phénolées, soufrées, etc.). L'analyse de la dispersion des odeurs révèle qu'à proximité des installations (entre 0 et 230 mètres), l'intensité des odeurs diminue rapidement d'une forte à moyenne intensité. Au-delà de 230 mètres, la diminution de l'intensité odorante varie en fonction de l'installation : elle passe à une faible intensité entre 230 mètres et 2300 mètres de la source.
Les secteurs les plus odorants sont les stockages d’intrants solides, en particulier en présence de matières animales (fumier…), et les trémies en extérieur permettant l’alimentation du digesteur. Plus généralement, les phénomènes de fermentation et de dégradations organiques sont le plus souvent associés aux intensités odorantes les plus élevées.
Bilan des analyses d’ammoniac
Les valeurs obtenues durant la période mesurée (4 semaines) sont inférieures à la valeur toxicologique de référence de l’Anses (500 µg/m3 sur 1 an). La concentration moyenne, mesurée sur l’ensemble des unités en limite de propriété sur les 4 semaines est de 12,5 µg/m3, avec une concentration maximale observée sur une semaine de 78 µg/m3 sur un site. Pour les premières habitations, la concentration moyenne, mesurée sur l’ensemble des unités sur la période, est de 3,8 µg/m3, avec une concentration maximale observée sur une semaine de 25 µg/m3 sur un site.
Bilan des analyses d’hydrogène sulfuré
Les valeurs obtenues durant la période mesurée de 4 semaines sont inférieures à la valeur guide sanitaire de l’Organisation mondiale de la santé (150 µg/m3 sur 24 heures). La concentration moyenne, mesurée sur l’ensemble des unités en limite de propriété sur les 4 semaines est de 1 µg/m3, avec une concentration maximale observée sur une semaine de 5 µg/m3 sur un site. Pour les premières habitations, la concentration moyenne, mesurée sur l’ensemble des unités sur la période, est de 0,4 µg/m3, avec une concentration maximale observée sur une semaine de 2 µg/m3 sur un site.