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Plan de relance : réactions contrastées chez les syndicats
Le volet agricole du plan de relance présenté par le gouvernement provoque des réactions contrastées chez les syndicats. Tandis que la Conf’ et la CR estiment que l’enveloppe est bien maigre, la FNSEA et les JA saluent l’ambition donnée à l’agriculture.
Présenté le 3 septembre par le gouvernement, le plan de relance de l’économie française de 100 milliards d’euros comprend un volet agricole de 1,2 milliard. Un « maigre budget », en comparaison des enjeux du monde agricole, a réagi la Coordination rurale (CR). Le syndicat, qui salue tout de même « l’esprit de ce plan », estime que celui-ci « doit s’inscrire dans un projet stratégique lié à la PAC » et « passe par un engagement politique pour une exception agriculturelle ».
La CR cite par exemple l’objectif concernant l’autonomie protéique : « Tant que les importations de protéines en provenance de pays hors UE ne seront pas taxées, les cultures protéagineuses ne seront pas rentables pour les agriculteurs européens ».
Même déception pour la Confédération paysanne : « l’enjeu agricole et alimentaire aurait nécessité plus qu’un aussi maigre pourcentage sur l’enveloppe des 100 milliards d’euros », déplore le syndicat. Et de poursuivre : « Si les grands objectifs comme la souveraineté alimentaire ou l’installation-transmission sont bien cités, une politique de soutien et d’accompagnement massif des paysans et paysannes pour faire évoluer en profondeur notre agriculture fait défaut ».
« Si le gouvernement ne revient pas sur sa politique de libre-échange et n’accompagne pas ce plan de mesures de protection – via la maîtrise et la régulation des marchés et des volumes - il sera sans effet », argue la Conf’.
"Une étape vers l'objectif de souveraineté"
Les réactions au plan de relance sont plus positives du côté de la FNSEA, qui rappelle qu’en plus des 1,2 milliard d’euros directement dédiés à l’agriculture, « il faut y ajouter les mesures transversales du plan de relance qui vont impacter très directement le secteur : relocalisation des industries agro-alimentaires dans les territoires, investissements dans les technologies d’avenir, investissements dans les énergies décarbonées, plan de soutien à l’export, lutte contre l’artificialisation des sols… ».
« Difficile de donner un chiffre définitif et global, mais les attentes affichées figurent bien dans le plan, à une hauteur autorisant l’ambition », estime le syndicat majoritaire, pour qui ce plan de relance constitue « non pas un aboutissement, mais une étape pour tendre vers l’objectif de souveraineté ». « Il s’agit de flécher les investissements pour moderniser les outils de production, pour accompagner les agriculteurs dans la transition agroécologique, pour les accompagner dans l’adaptation et l’atténuation dans la lutte contre le changement climatique, pour relocaliser la production, pour créer des emplois dans les territoires et créer de nouvelles opportunités économiques ».
Les Jeunes Agriculteurs (JA) saluent de leur côté l’intégration au plan de relance d’une campagne de promotion pour susciter des vocations chez les jeunes. « Le ministère peut compter sur le réseau Jeunes Agriculteurs pour être acteur dans la mise en oeuvre de ces mesures sur tout le territoire et relever le défi du renouvellement des générations et de la transition agroécologique, écrit Samuel Vandaele, président de Jeunes Agriculteurs, dans un communiqué. Le travail doit aussi continuer sur des dossiers d’envergure, comme la gestion des risques, facteur essentiel de la résilience des exploitations. »