Récoltes : quoi faire en cas d’incendie ?

Le service départemental d’incendie et de secours du Cher souhaite sensibiliser les agriculteurs concernant les feux d’espaces naturels ou de récoltes. Ces derniers peuvent jouer un rôle de collaborateurs occasionnels pour apporter leur aide logistique.

“Dans les années à venir, pendant la période estivale les feux vont se multiplier avec les sécheresses de plus en plus marquantes, prévient le capitaine Thomas Corbier, du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Cher. Il est donc nécessaire aujourd’hui de sensibiliser les personnes face à des feux de broussaille et surtout de récolte, afin de limiter au maximum les départs et les propagations de feux. »

DE PLUS EN PLUS DE SÉCHERESSES

« A l’été 2022, 375 feux ont été déclarés dans le Cher, c’est moins qu’en 2020 (469) et plus qu’en 2021 (208) , détaille le capitaine Corbier, par ailleurs conseiller technique feux de forêts et d’espaces naturels».

"Même si cette activité feux de forêts et d’espaces naturels représente que 20 % de la part incendie, c’est un secteur à maitriser davantage au vu de l’intensification du changement climatique."

Il y a donc une prise de conscience générale à avoir et des actions à mettre en place. « Les agriculteurs participent déjà à la lutte contre les incendies et à la limitation de leur propagation, ils se montrent solidaires des pompiers. Toutefois, le dispositif de secours doit être mieux cadré pour plus d’efficacité et moins de pertes de récolte au moment du sinistre », continue le capitaine du SDIS.

PRÉVENIR LES RISQUES D’INCENDIE

Le SDIS rappelle quelques règles essentielles pour les travaux des champs pendant la période estivale : avant et pendant la moisson et si survient un incendie. Avant la moisson, les agriculteurs doivent s’assurer que leur tracteur soit équipé d’un extincteur. Ils doivent avoir leur téléphone portable chargé et à portée de main, et des matériels bien entretenus. Pendant la moisson, il est conseillé de souffler au quotidien les moissonneuses-batteuses, de prévoir des outils attelés (déchaumeur, herse…) en bord de champ ; l’idéal étant d’avoir aussi une cuve à eau pleine. Concernant l’organisation du chantier, une fois le tour de la parcelle récoltée, poursuivre en moissonnant une bande au centre, histoire de faire un pare feu. Bien entendu, il est recommandé de programmer les travaux aux heures les moins chaudes et de moissonner à contre-vent.

En attendant, attaquer le feu naissant en restant en sécurité puis en se positionnant sur le côté du champ, si possible faire un coupe-feu avec un déchaumeur et préparer une entrée pour les camions citernes. 

L’AGRICULTEUR :  UN COLLABORATEUR OCCASIONNEL

A la question : comment l’agriculteur peut-il intégrer le dispositif  quand les pompiers sont là ? Le capitaine Thomas Corbier précise d’emblée : « Quand un incendie s’amorce et s’étend, les pompiers et l’agriculteur doivent avoir les mêmes objectifs ». L’agriculteur qui souhaite apporter son aide endosse le statut de collaborateur occasionnel « c’est-à-dire qu’il intervient pour une mission du service public », précise le référent feux de forêts. Ce qui signifie que l’agriculteur sera dédommagé en cas d’accident corporel ou matériel. A l’arrivée des pompiers, il est amené à respecter leurs ordres d’intervention. « Il est sous la responsabilité du commandant des opérations de secours (COS) reconnaissable à son casque blanc ou jaune car il assure la coordination des secours et la sécurité de tous », signale le capitaine Corbier. L’agriculteur peut aussi intervenir en « urgence nécessité », c’est-à-dire qu’il prend une décision urgente de son propre chef dans le but de limiter les dégâts.