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Taxes Trump : le Cniel veut éviter « l’escalade »
Après l’instauration d’une taxe additionnelle de 20% sur les produits européens, l’interprofession laitière appelle les autorités européennes et françaises à engager sans délai des discussions avec leurs homologues américains afin de trouver une solution « équitable ».
Le mercredi 2 avril, rebaptisé « Liberation Day » par Donald Trump, les Etats-Unis annonçaient, à l’égard du monde entier, l’instauration de droits de douane réciproques compris entre 10% et 49% selon les pays, l’Union européenne étant affectée d’un taux de 20%, entrant en vigueur le 9 avril prochain à 6h01. « Si elle était appliquée en l’état, cette taxe pourrait affecter gravement les exportations françaises vers les Etats-Unis, a réagi Pascal Le Brun, président du Cniel. Elle déstabiliserait fortement l’équilibre des marchés laitiers européens et mondiaux. Ce déséquilibre aura pour conséquences directes une destruction de valeur et une augmentation des coûts de production, de l’amont à l’aval ».
Les Etats-Unis, 3% des exportations en valeur
La filière laitière française est largement exposée au commerce international puisque 4 litres équivalent lait sur 10 sont exportés. En 2024, l’excédent commercial a atteint de 3,2 milliards d'euros. Au cours des cinq dernières années, les Etats-Unis représentaient bon an mal an un marché de 350 millions d’euros, équivalant à 3% des exportations françaises. Selon l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), la filière laitière pourrait être la deuxième, loin derrière celle des vins et spiritueux, à pâtir du nouveau taux de taxes douanières, chiffrant l’impact à 62 millions d’euros, soit environ 18% du chiffre d’affaires.
Selon la Fédération nationale de l’industrie laitière (Fnil), les fromages d’entrée de gamme comme l’emmental, mais aussi l’ultra-frais, le beurre et la caséine pourraient être les plus touchés tandis que le sort des fromages AOP dépendrait de la réaction des consommateurs américains. Comme pour les vins et spiritueux, il parait peu probable de trouver à court terme des marchés de substitution, ce qui est potentiellement de nature à peser sur la collecte, alors que d’autres menaces sont prégnantes sur d’autres marchés tels que l’Algérie et la Chine. L’interprofession laitière appelle ainsi les autorités européennes et françaises à « engager sans délai des discussions avec leurs homologues américains afin de trouver une solution équitable. Il est essentiel de préserver les relations commerciales avec les Etats-Unis et d'éviter une escalade qui serait préjudiciable à toutes les parties ».