[Témoignage] Sylvie et David, deux Ternisiens séduits par une exploitation en polyculture élevage en Sologne

Ils habitaient dans le Pas de Calais il y a encore un an et se sont installés à Argent-sur-Sauldre le 1er janvier 2023 sur une exploitation en polyculture élevage avec vaches laitières. C’est en répondant à une annonce du répertoire départ installation qu’ils sont arrivés dans le Cher.

 Ils se sont établis le 1er janvier dernier sur la ferme des Millerins située à Argent-surSauldre. Ils ont acheté les bâtiments, le cheptel d’une centaine d’holsteins, le matériel agricole plus ou moins performant, la maison d’habitation récente, loué les 218 hectares et gardé le salarié.

« NOUS AVONS SU QUE CE SERAIT LÀ »

« Nous voulions reprendre une ferme viable pour deux, sans tiers associés, en grandes cultures pour moi, et avec des vaches laitières pour Sylverine, explique David Houssemaine. Nous avons cherché dans notre région mais les biens étaient à des prix exorbitants ». Le couple s’est donc informé auprès du répertoire départ installation et a démarré sa sélection.

"« Nous ne voulions pas aller en zone de montagne, ni sur la côte »"

Les jeunes ont visité des exploitations dans les Ardennes, dans l’Ain, en Saône-et-Loire, dans l’Indre, dans l’Allier et ont opté pour la seule exploitation du Cher qui correspondait à leurs critères. Les cédants l’avaient mise en vente depuis trois ans. 

Lors de leur première visite, Sylverine et David Houssemaine ont tout de suite apprécié l’endroit. « Quand nous sommes arrivés à Argent-sur-Sauldre nous nous sommes dit le cadre est chouette ! Le paysage bocager, avec des haies, ce que nous ne voyons plus dans le nord de la France, nous a charmés. Quand nous avons pris la petite route de Blancafort et quand nous sommes arrivés à la ferme nous avons su que ce serait là ! Ça correspondait à ce que l’on recherchait , raconte Sylverine Houssemaine, c’est tranquille ! ». Le bâtiment pour animaux a aussi pesé dans la décision : « il est récent et comme je le souhaitais : fonctionnel et tout confort », ajoute l’éleveuse qui a travaillé comme salariée dans une ferme laitière pendant dix ans auparavant.

"Le corps de ferme nous plaisait aussi, je me disais que je pourrai l’aménager pour faire des gîtes"

Côté cultures, le parcellaire, plutôt regroupé, a plu à son conjoint qui a travaillé pendant quinze ans dans une exploitation céréalière. Armés de leur expérience, d’un bac pro agro-équipement pour David et d’un BTS production animale pour Sylverine, ils ont monté leur dossier à l’installation avec la Chambre d’agriculture du Cher.

AMÉLIORER  LE SYSTÈME D’EXPLOITATION

Sylverine et David Houssemaine ont des projets plein la tête aux Millerins. « Nous prenons le temps de nous installer mais nous allons revoir le système de l’exploitation pour davantage le valoriser car il y a du potentiel », avancent-ils. Ils souhaitent augmenter la production et être autonomes pour l’alimentation de leurs animaux. 

Pour aller plus loin, ils envisagent de mettre en place un pâturage tournant renouvelable tous les  5 ans. Ainsi, 12 ha de prairies vont être découpés en 12 parcelles. Les vaches changeront de prairie tous les jours « dans l’idéal, il faudrait 21 parcelles afin d’éviter les parasites », juge le jeune agriculteur. Côté grandes cultures, les jeunes mettront en place des couverts végétaux permanents, sans labour et avec semoir à disques, dans une approche agronomique et dans un souci économique. Sylverine et David Houssemaine s’adaptent à leur nouvel environnement, à leur nouvelle vie.

Dans leur démarche, ils sont aidés par un technicien agricole mais aussi par le contrôle laitier et un nutritionniste pour les holsteins. Ils nouent des relations avec les voisins. « Les agriculteurs nous conseillent, le climat n’est pas le même que dans notre région d’origine, ils nous donnent un coup de main. Par exemple nous n’avons pas de ramasseuse-arracheuse à betteraves, nous avons sollicité les voisins, un éleveur d’Ennordres nous fera l’arrachage en prestation avec sa machine cette année. Il est originaire du Pas de Calais, ça aide », rapporte Sylverine Houssemaine, très enthousiaste.