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Terres Inovia réinvente le conseil pour « dérisquer » les transitions
L’institut technique propose avec Cap Agronomie une offre de « formation-action » visant à outiller les conseillers pour aider les agriculteurs à sécuriser leurs itinéraires culturaux, aux prises à une insécurité climatique et phytosanitaire croissante.
« La finalité, c’est d’atteindre 100% de cultures plus robustes pour mieux faire face aux aléas climatiques et à la pression sanitaire et permettre une meilleure résilience des systèmes de culture », explique précise Delphine de Fornel, chef de produit en charge de Cap Agronomie chez Terres Inovia. Cap Agronomie, c’est une offre de « formation-action » que l’institut technique a commencé à déployer auprès d'une centaine de conseillers agricoles, en vue de massifier le transfert des acquis de la recherche appliquée, face aux enjeux des transitions climatiques et agroécologiques.
Le transfert de l’innovation, maillon faible des transitions
En début d’année, à l’occasion du lancement de la célébration du centenaire des Chambres d’agriculture, leur président Sébastien Windsor avait pointé le transfert de l’innovation comme étant « l’angle mort » du développement agricole. « Oui il faut faire de la recherche, oui il faut trouver des solutions mais il faut aussi emmener les solutions chez les agriculteurs et ne pas les laisser sur les étagères », avait-il plaidé. C’est tout l’objet de Cap Agronomie dont les conseillers de chambres, mais également de la distribution, constituent la cible. « Cap Agronomie donne aux conseillers les clés, méthodes et outils adaptés à leur situation avec un accompagnement au long cours issu de l’expertise de l’institut », précise Delphine de Fornel.
Le modèle du « colza robuste »
Terres Inovia ne manque pas de références et d’outils pour permettre aux agriculteurs de franchir le mur des transitions, avec l’objectif de réduire la prise de risques à la portion congrue. En colza par exemple, l’institut technique a développé le concept de « colza robuste », alors que l’espèce est sous la double menace du climat avec des difficultés croissantes d’implantation sous l’effet des sécheresses estivales, des attaques de coléoptères toujours plus difficiles à maîtriser, sous l’effet des résistances (aux pyréthrinoïdes) et du retrait de molécules telles que le phosmet.
Le « colza robuste », c’est la mise en œuvre de leviers agronomiques tels que la prédilection pour des précédents à récolte précoce de manière à optimiser la fenêtre de préparation, en partie oblitérée par la nécessité de semer plus précocement, le choix de variétés aptes à valoriser l’azote disponible et à juguler la pression larvaire, un positionnement précis des semences, le respect des densités et des peuplements cibles une levée précoce et homogène, une disponibilité suffisante en azote et en phosphore, une croissance dynamique et continue à l’automne, des pieds vigoureux ou encore des plantes compagnes qui cochent plusieurs cases agronomiques que sont l’alimentation azotée, la compétition des adventices et la perturbation de certains ravageurs. « Réinventer le conseil, c’est faire une croix sur le principe « un problème, une solution » et revisiter à l’agronomie, à l’échelle du système d’exploitation », argumente Delphine de Fornel.
Dans l’Yonne, avec le projet R2D2, Terres Inovia pousse plus loin le concept de colza robuste, en l’appliquant à l’échelle d’un territoire, et pas seulement de la parcelle ou de l’exploitation.