Top départ pour la vaccination des canards contre l’Influenza aviaire

64 millions de canards vont recevoir une double injection en vue de prévenir une nouvelle flambée d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), pour un coût de 96 millions d’euros, pris en charge à 85% par l’Etat.

Après le renforcement des mesures de biosécurité, les restrictions imposées aux élevages de plein air, les programmes de dédensification dans certaines zones des Pays de la Loire et du Sud-Ouest, la vaccination des canards est l’ultime arme dégainée par les pouvoirs publics et la profession pour tenter de juguler les épidémies à répétition d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP).

Au cours des dernières années, le virus, dont la virulence et la récurrence se sont exacerbées, a entrainé l’abattage de dizaines de millions de volailles (21 millions en 2021/2022) et un coût financier de plusieurs milliards d’euros (1,2 milliard d'euros en 2021/2022). Outre le traumatisme psychique et économique subi par les éleveurs, la maladie est porteuse d’un risque existentiel pour toutes les filières avicoles, du fait de la contamination de couvoirs et d’élevages reproducteurs.

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau présent à la séance inaugurale de la vaccination des canards, le 2 octobre dans les Landes
Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau présent à la séance inaugurale de la vaccination des canards, le 2 octobre dans les Landes

Le ministre de l’Agriculture a fait ce lundi 2 octobre le déplacement dans un élevage des Landes, en l’occurrence celui d’Eric Dumas, président du Cifog, l’interprofession du foie gras. « Il s’agit d’une réelle lueur d’espoir qui doit permettre de sortir de l’ornière sanitaire dans laquelle notre filière se trouve », a déclaré Eric Dumas.

Espèce la plus sensible, le canard fait logiquement l’objet de la première campagne de vaccination, qui va s’imposer aux élevages de plus de 250 animaux, moyennant une première injection au 10ème jour de vie suivie jours suivie d’une seconde 18 jours plus tard, pour un coût de 96 millions d’euros, pris en charge à 85% par l’Etat.

Ces premières injections sont l’aboutissement d’une longue séquence de mobilisation des pouvoirs publics et des interprofessions. Décrétée en décembre 2022, avalisée par le Commission européenne en février 2023, la feuille de route vaccinale a reçu le feu vert de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) en mai dernier, après les expérimentations concluantes de l’Anses.

La campagne de vaccination intègre une stratégie de surveillance destinée à vérifier à intervalle régulier que les animaux vaccinés ne sont pas contaminés, ainsi qu’un dispositif de traçabilité et de remontée d’information pour assurer la crédibilité vis-à-vis des pays tiers.

La vaccination n’a pas vocation à se substituer aux mesures de biosécurité et de dédensification. Elle n’éradiquera pas non plus la maladie mais devrait en limiter les impacts sanitaires et économiques. C'est en tout cas l'espoir de tous.