- Accueil
- Un double coup de pousse pour le blé dur
Un double coup de pousse pour le blé dur
Le ministère de l’Agriculture annonce le renforcement du Plan de souveraineté blé dur à hauteur de 3 millions d’euros, ciblant la recherche variétale, s’ajoutant au doublement du montant de l’aide couplée pour les deux prochaines campagnes.
A l’occasion, le 18 juillet dernier, d’un déplacement dans les Bouches-du-Rhône, département emblématique de l’espèce par ses surfaces en production, ses opérateurs économiques, ses semouleries et ses usines de pâtes alimentaires, la ministre de l’Agriculture a annoncé le renforcement du Plan de souveraineté blé dur, à hauteur de 3 millions d’euros. L’enveloppe est destinée à relancer la recherche variétale, avec pour ligne directrice la création de variétés adaptés aux besoins de la filière et au changement climatique, ainsi que l’élargissement de la zone de culture, aujourd’hui cantonnée dans quatre bassins de production (Sud-Ouest, Sud-Est, Centre-Val de Loire et Ouest-Océan).
Les surfaces divisées par 2 en 15 ans
Avec une production annuelle d’environ 1,2 million de tonnes, la France reste largement autosuffisante en blé dur, dont elle exporte les trois-quarts de la production (900.000t). Mais beaucoup moins en pâtes alimentaires, qu’elle importe à hauteur de 60%, sur fond de consommation en croissance. Plus inquiétant, les surfaces emblavées ont baissé de 50% au cours de 15 dernières années, pour s’établir à 222.000ha cette campagne, selon les estimations d’Agreste.
Les facteurs de vulnérabilité du blé dur sont connus : l’espèce est climatiquement capricieuse (comparativement au blé tendre) et offre un débouché unique (la semoule) aux exigences sanitaires et technologiques fortes (mitadinage, moucheture, indice de jaune...) que la sélection génétique et le plus scrupuleux des itinéraires techniques peinent à sécuriser, le tout sur fond de soutien à géométrie variable de la Pac (environ 61€/ha dans la programmation 2023-2027) et d’insécurité commerciale, avec peu de visibilité sur des prix très fluctuants, l’absence de marché à terme et le poids dominant du Canada.
L’aide couplée doublée pour 2026 et 2027
Début 2024, la filière et les pouvoirs publics ont réagi en lançant un Plan de souveraineté blé dur, crédité de 43 millions d’euros, destiné à enrayer le déclin des surfaces, à reconquérir des parts de marché en pâtes alimentaires, à sécuriser le revenu des producteurs et à réduire l’empreinte carbone. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’enveloppe de 3 millions d’euros dédiée à la recherche variétale et l’annonce, début juillet, dans le cadre de la réallocation des aides bio non consommées, du doublement de l’aide couplée blé dur pour les campagnes 2026 et 2027, équivalent à une enveloppe de 15 millions d'euros. L’aide passerait à 133€/ha, soit le montant maximal susceptible de respecter l’équité entre les producteurs de l’UE, selon le ministère de l’Agriculture. Cette revalorisation reste suspendue à l’accord de la Commission européenne.