DNC : un foyer dans l’est de l’Ain, potentiellement dans la zone réglementée

La préfecture de l’Ain indique qu’un premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a été confirmé le 23 août dans une estive située dans l’est du département, potentiellement au sein de la zone réglementée débordant des Savoie, où l’on recensait 76 foyers affectant 41 élevages en date du 22 août.

Dans un communiqué publié dimanche, la préfecture de l’Ain indique qu’un « foyer de dermatose nodulaire contagieuse a été confirmé le samedi 23 août au sein d’une estive dans l’est du département ». Afin d’éviter la propagation de la maladie à d’autres animaux, la préfète de l’Ain a pris des mesures « immédiates », en particulier « le renforcement de la surveillance et de l’interdiction des mouvements des bovins présents dans l’alpage (…). L’ensemble des bovins appartenant au foyer contaminé devront être abattus dans les prochains jours », indique le communiqué.

Une partie de l’Ain dans la zone réglementée

Selon les informations du Dauphiné libéré, le foyer se situerait sur la commune d’Anglefort (Ain), incluse dans la zone réglementée DNC, laquelle est concentrée en Savoie et Haute-Savoie mais débordant sur l’est du département de l’Ain, ainsi que sur l’Isère.

Le journal indique par ailleurs que les animaux concernés avaient été vaccinés il y a 19 jours, laissant supposer que la contamination était antérieure. La durée d’incubation de la DNC est en effet de 28 jours tandis que 21 jours sont requis pour obtenir une protection complète après vaccination.

La zone réglementée DNC en date du 24 juillet (Source : préfecture de l’Ain)
La zone réglementée DNC en date du 24 juillet (Source : préfecture de l’Ain)

La préfète de l’Ain souligne « l’importance du travail collectif conduit avec la chambre d’agriculture, les éleveurs, les vétérinaires et les services de l’État pour agir vite et préserver les troupeaux sains ». Elle exprime « son soutien aux éleveurs touchés par la maladie ».

Identifiée pour la première dans Hexagone le 29 juin dernier, plus précisément en Savoie, la DNC était jusqu’à présent circonscrite aux deux départements savoyards, totalisant 76 foyers en date du 22 août, dont 32 en Savoie (sur les communes d'Entrelacs, Hauteluce et Chindrieux) et 44 en Haute-Savoie (sur les communes de Rumilly, Massingy, Marigny-Saint-Marcel, Faverges-Seythenex, Saint-Ferréol, Les Combes-Seythenex, Boussy, Val-de-Chaise, Moye et Giez). Ces foyers concernaient 41 sites d’élevage. La France compte désormais 77 foyers.

Vaccination, indemnisations

Face à la DNC, qu’un règlement européen impose d’éradiquer, le ministère de l’Agriculture a adopté une stratégie reposant sur le renforcement de la biosécurité, le dépeuplement des élevages contaminés et une campagne de vaccination ciblant les 310.000 bovins de la zone réglementée, démarrée le 19 juillet. En date du 11 août, le taux de vaccination dans la zone vaccinale dépassant les 70 % des bovins concernés.

A cette même date le ministère indiquait que plus de 1,2 million d'euros avaient été versés aux éleveurs contraints à un dépeuplement, en guise d’acompte et en attendant l’expertise exhaustive du préjudice, lequel intègrera la période d’improductivité (3 mois maximum pour les élevages laitiers, et de 12 mois maximum pour les élevages allaitants). La période d’improductivité sera augmentée de la durée d’interdiction de remise en place des animaux, sachant que celle-ci ne pourra intervenir que 45 jours après la levée de la zone réglementée.

La DNC a rejoint la cohorte de maladies vectorielles (FCO, MHE), véhiculées par des insectes (moucherons piqueurs, mouches hématophages), infectant de proches en proches bovins et ovins (bovins exclusivement dans le cas de la DNC), sans traitement thérapeutique mais pas sans conséquence pour les animaux et leurs éleveurs, et pas sans lien avec le changement climatique.

La DNC n’est pas transmissible à l’Homme, ni par contact avec des bovins infectés, ni par la consommation de produits issus de bovins contaminés, ni par piqûres d’insectes vecteurs. La vaccination n’a aucun effet sur la qualité du lait et de la viande.