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Volaille : le déficit commercial s’est aggravé en 2022
Sous l’effet de l’Influenza aviaire, la production de viande de volaille a reculé de 7,8% en 2022, portant le déficit commercial à près de 1,2 milliard d’euros, sur fond de hausse de la consommation de viande poulet, importée à hauteur de 50,6%.
En 2022, pour la quatrième année consécutive, la production de volailles recule et plus fortement que les années précédentes : -5,7% en têtes sur un an et -9,9% par rapport à la moyenne 2017-2021, selon une synthèse conjoncturelle d’Agreste. Exprimé en tonnes équivalent carcasse (tec), le recul de la production atteint 7,8% sur un an et 10,5% par rapport à la moyenne quinquennale. Si les gallus offrent une relative résistance, avec des reculs de 1,5% et 1,2% sur un et cinq ans, les palmipèdes accusent le coup : -17,2% (sur 1 an) et -23,1% (sur 5 ans) pour les dindes, -33,2% et -40,9% pour les canards. En 2022, ces deux espèces représentent 31,9% de la production totale de volailles.
L’épidémie d’Influenza aviaire, qui a atteint des paroxysmes en 2021-2022, n’est pas étrangère à la situation. Outre les abattages sanitaires massifs (21,8 millions d’animaux), l’épizootie qui a sévi comme à l’accoutumée dans le Sud-Ouest mais également dans le principal bassin d’accouvage que sont les Pays de la Loire, a entrainé une chute de la production des couvoirs et des élevages reproducteurs, pénalisant le redémarrage de la production.
La consommation progresse
Pendant ce temps, la consommation de viande de poulet continue de progresser en France : elle s’établit en moyenne à 22,2 kilos par habitant en 2022, en hausse de 3,5% sur un an et de 10,5% par rapport à la moyenne 2017-2021. Représentant 80% de la consommation totale de viande de volaille, la hausse de la consommation de viande de poulet compense la baisse affectant les autres volailles, qui s’établit en moyenne à 5,6 kilos par habitant en 2022, en recul de 17,6% sur un an.
Le déficit commercial s’aggrave
La baisse de la production nationale de viande de poulet, associée à la hausse de consommation intérieure, accroît notre dépendance aux approvisionnements extérieurs : la part de la viande de poulet importée est ainsi passée de 47,7% en 2021 à 50,6% en 2022.
Déficitaire depuis 2016, le solde des échanges extérieurs de viande de volaille se dégrade de nouveau en 2022, en volume, passant de -61.000 tec en 2016 à -381.000 tec en 2022. En valeur, le déficit se creuse également, de -170 millions d’euros en 2016 à -1,158 milliards d’euros en 2022. La Pologne (+26,4% sur un an) et la Belgique progressent (+12,9%) et représentent respectivement 27,3% et 26,4% des importations en valeur, devant les Pays-Bas (15,5%), les autres pays de l’UE assurant 23,1% des approvisionnements. Le solde est assuré par les pays tiers, dont le Royaume-Uni (3,3% mais caractérisé par le transit par la France de produits avicoles britanniques à destination d’autres pays de l’UE), le Brésil (1,3%) et l’Ukraine (0,7%).