Agriculteurs au cœur du Salon : fini les discours politiques !

Le 61e Salon International de l'Agriculture s'annonce comme une édition marquante sous la direction de son nouveau président, Jérôme Despey, qui compte bien remettre l'église au milieu du village en revenant à l'essence même du Salon : un lieu exclusivement consacré aux agriculteurs et à leur soutien.

Jérôme Despey, déterminé à "remettre l'église au milieu du village", a instauré des changements significatifs pour cette édition. L'objectif est clair : recentrer l'attention sur les véritables protagonistes du salon - les agriculteurs - et limiter l'utilisation de l'événement comme plateforme de campagne politique.

Encadrement des visites politiques

Pour faciliter un dialogue constructif entre les agriculteurs et les représentants politiques, Jérôme Despey a mis en place une "Charte des pratiques pour le bien-vivre ensemble au Salon de l'agriculture" qui prévoit notamment de limiter les délégations politiques à 25 personnes, hors sécurité, et de restreindre la durée des visites protocolaires à une journée maximum, quel que soit le parti ou le ministère, excepté pour Annie Genevard, présente pendant toute la durée du Salon. Pourtant, Jordan Bardella a fait fi de la volonté des organisateurs de limiter les visites à une seule journée, et a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation.

Améliorer l'expérience des visiteurs 

Les tractages pour les partis n'auront tout simplement plus leur place. L'année dernière, suite à l'ouverture mouvementée du Salon en raison des manifestations des agriculteurs, les politiciens en avaient profité pour faire campagne, rendant la circulation difficile et engendrant des frustrations de la part des agriculteurs et des visiteurs. C'est désormais terminé : « Il faut faciliter le passage pour les visiteurs », avait annoncé avec fermeté le président lors de la conférence de presse qui s'était tenue quelques semaines auparavant. 

« Il est hors de question que des accès au Salon soient bloqués comme cela avait été le cas l'année dernière ». Pas de chahut cette année mais des appels au calme de la part des principaux syndicats agricoles. La sécurité a été particulièrement renforcée et est même omniprésente.

Le gouvernement assure avoir respecté ses engagements

Ce matin pourtant, le hall 1 était inaccessible car Emmanuel Macron recevait les syndicats pour un échange privilégié qui s'est passé dans le calme. Le gouvernement affirme avoir honoré ses engagements envers les agriculteurs : les allègements de charges fiscales, les indemnisations pour les cheptels touchés par les épizooties, mais c'est surtout l'adoption de la loi d'orientation agricole qui constitue un argument de poids. Cependant, certains syndicats, comme la Confédération paysanne, estiment que les promesses n'ont pas été tenues, notamment concernant les prix planchers pour les producteurs.

Le 61e Salon International de l'Agriculture s'annonce donc comme une édition charnière, entre volonté de recentrage sur les enjeux agricoles et persistance des tensions politiques et économiques. Il reste à voir comment ces différents aspects cohabiteront au cours des neuf jours de l'événement.