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Jeudi 20/11/2025

Annie Genevard, “je suis fière de vous et du dynamisme de la filière avicole”

Pour la journée nationale d’information de la filière des Œufs de France, la Ministre de l’Agriculture s’est exprimée devant le parterre des professionnels du secteur et les éleveurs de poules pondeuses. Elle a salué leur engagement continu qui hisse la France comme championne d’Europe de la production d'œufs.

D’entrée de jeu, Annie Genevard a rappelé que l’avenir de l'œuf français est une responsabilité collective. Le plan de filière lancé par le CNBO pour la construction de 300 nouveaux poulaillers d’ici 2030 est, selon elle, indispensable pour notre souveraineté alimentaire. Mais il est nécessaire que les Français se montrent un peu plus souples sur l’implantation de ces nouveaux élevages sur le territoire. “On en veut pas près de chez nous, mais on consomme des œufs ukrainiens”. De plus, “ils ne respectent pas nos normes de production ni celles européennes”. Le 28 août, l’interprofession CNBO avait dénoncé l’importation de milliers d'œufs venus d’Ukraine par les distributeurs français. Une concurrence déloyale et sanitairement dangereuse. “L’agriculture française est la plus vertueuse du monde et la plus exigeante, nous devons soutenir nos éleveurs qui s’efforcent à fournir des produits de qualité”. Pour éviter les distorsions avec le marché français, le gouvernement s’est engagé à une réduction du contingent ukrainien d’importation de 22 %.

Rendre la vie des agriculteurs plus facile

Pour encourager et faciliter leur travail, Annie Genevard a promis d’améliorer les démarches administratives : “une dérogation spécifique permet désormais de remplacer les réunions publiques, et une simplification d’enregistrement est prévue pour l’installation des exploitations agricoles soumises à la directive IED révisée et non soumises à l’évaluation d’un pacte environnemental systématique.” Ce régime d'enregistrement s'appliquera dès l'adoption des textes européens prévus pour l'automne 2026. Ainsi, le régime d'automatisation ICPE, lourd et complexe, s'appliquera dorénavant à un nombre beaucoup plus restreint d'élevages de volailles”.

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Le bien-être animal, au cœur des préoccupations

La ministre a félicité le président du CNBO, Yves-Marie Beaudet, et l’ensemble des acteurs pour leur engagement en faveur du bien-être animal. Elle a tenu à rappeler les avancées majeures : fin de l’ovosexage, interdiction de l’élimination systématique des poussins mâles en filière ponte, et réduction du nombre de poules en cage, désormais limité à moins de 27 % en France. « Nous pouvons être fiers du chemin parcouru », a martelé Annie Genevard, soulignant que la France est en avance sur la moyenne européenne.

Face aux risques de sécurité sanitaire et alimentaire, l’Etat s’engage

La ministre n’a pas éludé les défis en évoquant en premier lieu, les salmonelles. “Nous ne sommes pas bons sur le plan de la vaccination, nous avons des infections de salmonelles particulièrement élevées en France”, a-t-elle reconnu. Or, les œufs sont la principale source de contamination avec ce bacille chez l’homme. C’est pourquoi l’Etat s’engage en partenariat avec la filière à trouver des solutions adaptées et rapides, telles que le dépistage et l’utilisation de vaccins vivants. Concernant influenza aviaire, Annie Genevard a souligné les nets progrès pour enrayer le virus. Les deux dernières années ont été encourageantes grâce à la vaccination obligatoires des canards le 1er octobre 2023. “Associée à une surveillance renforcée et à la biosécurité, elle a permis de réduire significativement les abattages massifs et les pertes économiques.” Seulement dix foyers ont été recensés pour la saison 2023-2024 et quinze pour la période 2024-2025. “L’Etat continue de s’engager en prenant en charge la totalité des coûts des actions officielles : supervision de la vaccination et surveillance post-vaccination active. Pour la Vendée - département le plus touché - des mesures locales seront particulièrement renforcées avec la mise à l’abri des volailles et l’accès à une troisième dose vaccinale”.

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Une filière dynamique qui vole vers l’avenir

Malgré les difficultés rencontrées, Annie Genevard ne se montre pas inquiète. “Dans un monde où l’agriculture souffre, c’est bien de pouvoir dire bravo, ça marche et ça doit continuer de marcher”. Sous les applaudissements, elle a réitéré son admiration pour ce métier dur, exigeant et très contrôlé mais que le travail porte ses fruits : “c’est une filière d’excellence, une filière de réussite. Votre ministre est fière de vous”.