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Après la taxation des engrais russes, les fabricants français "prêts à produire plus"
Les fabricants français d'engrais, rassemblés au sein de l'Union des industries de la fertilisation (Unifa), sont "prêts à produire plus" après l'entrée en vigueur en juillet de la taxation progressive des engrais russes, qui ont selon eux "envahi le marché européen".
"Nous avons la capacité de production. Aujourd'hui, 10 à 20% de la production de nos sites européens sont à l'arrêt" en raison de la "concurrence déloyale complètement exacerbée" d'engrais russes, "qui ont envahi" le marché européen depuis trois ans, a déclaré Delphine Guey, présidente de l'Unifa, lors d'une conférence de presse à Paris le 18 juin.
"La Russie est en économie de guerre, elle vend ses engrais 15% moins cher", a-t-elle poursuivi, rappelant que l'Europe dépendait encore de la Russie pour un quart de ses achats de fertilisants. Mi-juin, l'Union européenne a acté la taxation progressive des engrais azotés russes à partir du mois de juillet, allant de 45 euros la tonne en 2025-26 à 95 euros la tonne en 2027-2028. "Ces taxes vont nous permettre de relancer la production en Europe" sans craindre de concurrence trop forte, a affirmé la présidente de l'Unifa.
Alors que les agriculteurs craignent une envolée des prix, les industriels se veulent rassurants : s'ils ont encore besoin de temps pour produire à grande échelle des engrais décarbonés (à base d'hydrogène de l'eau), ils peuvent déjà augmenter la production des solutions azotées (à base de gaz naturel acheté à Trinité-et-Tobago, aux Etats-Unis, etc.).
"Les entreprises situées sur le territoire national fournissent déjà 45% des besoins en (engrais) minéraux", a souligné Mme Guey. "Concernant les amendements minéraux basiques, la France est souveraine : 90% des volumes livrés sont extraits et produits en France", a-t-elle dit.
Pour les engrais organiques et organo-minéraux, utilisés notamment en viticulture, arboriculture et maraîchage, "80% des besoins du marché sont couverts par nos fabricants", alors que "seulement 50% de leur capacité de production est utilisée : autrement dit, nous pouvons dès demain multiplier cette production par deux", a-t-elle précisé. "Il faut aujourd'hui accompagner notre transformation", a-t-elle plaidé, notamment pour "aider le secteur à se décarboner".