Après les produits laitiers, la démarche « C’est qui le patron ?! » gagne le rayon des fruits et légumes

D’ici au mois de septembre, la marque « C’est qui le patron ?! » va co-construire avec les consommateurs le cahier des charges visant à garantir un prix fixe, stable et rémunérateur aux producteurs de cerises, de pommes, de carottes, d’échalotes, d’oignons et d’ail.

Concéder un supplément de 60 centimes à l’achat de 400 grammes de cerises, le panier moyen annuel des consommateurs français : c’est ce que les producteurs de cerises estiment nécessaire pour pouvoir vivre de leur production, investir dans le renouvellement du verger et la transition phytosanitaire, offrir des perspectives aux futurs installés et au final, marquer des points dans la quête de souveraineté alimentaire, selon des témoignages recueillis par les promoteurs de la marque « C’est qui le patron ?! ».

Même si la cerise de table n’est pas la production la plus mal lotie, avec un taux d’auto-approvisionnement de 69% selon les données de FranceAgriMer et d’interfel, la cerise est mise à mal par les retraits successifs d’insecticides (diméthoate, phosmet) tandis que la concurrence internationale s’avère moins sourcilleuse au plan des normes sociales et environnementales.

Les principaux pays et régions françaises producteurs de cerises (Source : C’est qui le patron ?!)
Les principaux pays et régions françaises producteurs de cerises (Source : C’est qui le patron ?!)

Quant aux techniques alternatives, elle sont encore balbutiantes (pièges à phéromones) sinon trop onéreuses, si l’on songe aux filets «  insect proof » requérant un mode de conduite en haie, pas forcément à portée de bourse de producteurs vieillissants, à l’image de leurs vergers. Résultat : le verger rétrécit : -2% sur un an, -3% sur cinq ans selon Agreste.

Depuis sa création il y a 8 ans, la démarche « C’est qui le patron ?! » s’est concentrée sur le lait et les produits laitiers, totalisant 17 références, non sans un certain succès : la brique de lait demi-écrémé est n°1 des venets, celle de lait entier n°2, le beurre bio n°1 et les œufs plein air par 6 n°3 est la plus vendue en France, le tout sans promotion et sans commercial en rayon. La marque lancera cette année l’emmental râpé. Et donc deux fruits (cerise, pomme), un légume (carotte) et trois condiments (échalotte, oignon et ail). Au moyen d’un questionnaire en ligne, elle invite les consommateurs à fixer le prix d’achat de la cerise en rayon, en définissant le mode de production et le niveau de marge consenti au producteur.

Sous le coup d’aléas économiques et sanitaires, nombre de producteurs sont dans l’incapacité de renouveler leur verger, hypothéquant l’avenir de la filière
Sous le coup d’aléas économiques et sanitaires, nombre de producteurs sont dans l’incapacité de renouveler leur verger, hypothéquant l’avenir de la filière